Depuis sa première version en 1899, l’histoire de La Belle et la Bête s’est déclinée à travers de multiples versions toutes plus ou moins inspirées du conte original. La dernière en date, le film de Christophe Gans mettant en scène Léa Seydoux et Vincent Cassel avait d’ailleurs reçu un accueil plus que mitigé. Aujourd’hui, c’est au tour de Disney de recycler son dessin animé et tenter de surfer sur la vague des trentenaires qui ont connu le dessin animé dans leur enfance. Disney ayant bien compris que les gamins qui ont connu l’un des âges d’or du studio ont aujourd’hui la trentaine et la nostalgie qui va avec.
L’histoire narrée ici est évidemment celle de Belle, une jeune fille vivant avec son père dans un petit village français du XVIIIe siècle. Son amour pour les livres et son mépris pour Gaston, le Don Juan local, en font une villageoise bien différente des autres jeunes filles. Le prince est lui prisonnier de son château et condamné à vivre sous l’apparence d’une affreuse bête. Pour retrouver une apparence humaine, il doit aimer et être aimé d’une femme. À la suite de la disparition de son père, Belle va se retrouver dans le château du prince et va découvrir que celui-ci regorge de mystères. Le film est simplement une transposition de l’œuvre originelle, que ce soit au niveau des plans ou encore des chansons, il reprend ce qui a fait l’originalité et le succès en 1991. Bien évidemment, quelques arrangements scénaristiques ont été opérés de-ci de-là, mais rien qui ne trahit véritablement le dessin animé : de la photographie lumineuse tout de bleu et or, aux chansons entêtantes, en passant par les décors, les habitants du château…
La Belle et la Bête reprend en grande partie un matériau d’origine excellent, et le tout est mis en image avec une virtuosité technique de grande qualité et un certain sens de l’esthétisme. Malheureusement ce n’est pas tant la qualité du film qui est à mettre en cause, mais plutôt ce qu’il apporte réellement aux personnes qui ont connu le dessin animé d’origine. Évidemment on peut voir à travers ce remake live une opportunité de faire découvrir cette œuvre à ceux qui n’ont pas eu la chance de la découvrir dans les années 90, mais il restera malgré tout un petit goût d’inachevé pour les autres.
M.R.