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[CINEMA] Grippe-Sou revient… Prêt à frissonner?


Le chapitre deux du clown Grippe-Sou sort sur les écrans en septembre

Adaptation du roman de Stephen King dont le clown maléfique a traumatisé toute une génération, It revient pour un second volet, après le succès du premier, devenu le film d’horreur le plus lucratif de l’histoire.

Grippe-Sou, le clown meurtrier qui s’embusque dans les égouts et traque les enfants, a beau être une invention du «roi de l’horreur» Stephen King, il a beaucoup de points communs avec Donald Trump, assure le réalisateur d’It Chapter Two, suite des aventures de cette entité maléfique.

L’actuel président américain «fait exactement comme le clown, vous savez?», déclare sans rire Andy Muschietti. «Le clown cherche tout le temps à diviser les « losers », à les dresser les uns contre les autres et à les affaiblir», analyse le réalisateur argentin, en référence à la bande de préadolescents héros d’It, où ils forment le «Club des ratés», «losers» dans la version originale du roman de Stephen King paru en 1986. «C’est comme ça qu’il tente de les conquérir et de les détruire.»

Cette comparaison audacieuse en laissera plus d’un perplexe, mais pour Andy Muschietti, le roman It est bel et bien une dénonciation des travers des petites villes américaines qui explore leur sombre réalité, comme les violences conjugales et l’inceste. Pour It Chapter Two, qui se déroule une trentaine d’années après le premier volet, avec des protagonistes devenus adultes, le réalisateur souhaitait un film «en prise avec notre époque». Il a donc tenu à inclure la violente agression homophobe d’un jeune homme par un gang local, un fait divers réel qui avait marqué Stephen King.

«Nous vivons dans une culture de la peur, avec des dirigeants qui essayent de diviser les gens, de nous contrôler, de nous conquérir, et de nous dresser les uns contre les autres», insiste-t-il. Des thèmes qui font recette si l’on en croit le succès du premier It, qui a récolté 700 millions de dollars dans le monde, devenant le film d’horreur le plus lucratif de l’histoire. «Ouais, c’était ridicule, s’exclame Andy Muschietti. Le premier week-end a tout simplement été dingue…»

Stephen King, très critique du président républicain sur les réseaux sociaux, ne pouvait bien sûr pas calquer Grippe-Sou sur Donald Trump lorsqu’il a écrit son livre. Mais dès 1979, il avait imaginé un personnage populiste sortant de nulle part et se frayant un chemin jusqu’à la Maison-Blanche en employant des méthodes peu orthodoxes, dans Dead Zone. Toujours d’après Andy Muschietti, le maître de l’horreur «a tellement aimé» l’adaptation cinématographique d’It (2017) qu’il a accepté de faire une apparition clin d’œil dans ce second volet.

Le réalisateur avait tenu à lui faire lire le scénario avant le tournage. «Je voulais vraiment l’inclure, au moins pour avoir son avis (…) Il n’a pas changé grand-chose.» Lorsque Stanley Kubrick avait adapté Shining à l’écran en 1980, prenant quelques libertés avec le roman, Stephen King avait détesté et fait un scandale. «C’était il y a longtemps», plaide Andy Muschietti. Stephen King «s’est senti insulté, mais il a beaucoup changé depuis. Je pense qu’il a intégré le fait qu’une adaptation est un animal à part», dit-il.

Le réalisateur argentin affirme avoir lui-même beaucoup évolué professionnellement depuis son premier succès en 2013, Mama, qui déjà à l’époque était produit par sa sœur Barbara et mettait en scène l’actrice Jessica Chastain. «J’ai appris à me détendre un peu plus et à apprécier le processus, ce qui n’était pas le cas pour mon premier film», relève-t-il ainsi.

Certains spécialistes prédisent qu’It Chapter Two, qui est sorti vendredi aux États-Unis va faire un tabac au box-office et pourrait friser le milliard de dollars de recettes. De quoi remettre la pression sur Andy Muschietti : «Je ne veux pas trop y penser. Je préfère ne pas avoir d’attentes trop élevées pour commencer», tout en reconnaissant avoir voulu faire un film plus ambitieux, «plus long, avec une histoire plus riche, un peu plus intense dans tous les domaines».

AFP/LQ