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[Cinéma] D-Day :  quand la réalité  nourrit les fictions


Il y a les films cultes, les livres primés et les jeux vidéo au succès planétaire : épique et hors norme, le débarquement des Alliés en Normandie du 6 juin 1944 a fasciné les créateurs du monde entier. Tour d’horizon, 80 ans après le D-Day.

Le regard d’Hollywood… mais pas que

Sans cesse à la recherche de grand spectacle pour ses blockbusters, Hollywood n’a eu de cesse de puiser dans l’histoire du débarquement, prenant parfois des libertés avec les événements. Parmi les films passés à la postérité, un classique : Le Jour le plus long (1962) de Darryl Zanuck, avec la légende américaine John Wayne. Plus de 35 ans plus tard viendra un autre film de référence, Il faut sauver le soldat Ryan (1998) de Steven Spielberg, qui ressort en salles le 6 juin (lire en page 20). D’une crudité assumée, le long métrage a reçu cinq Oscars et a été un immense succès commercial.

Steven Spielberg récidivera même quelques années plus tard avec la série Band of Brothers, qu’il a co-créée avec Tom Hanks. Elle dépasse le seul sujet du débarquement et offre une fresque sur la Seconde Guerre mondiale à travers le destin d’une compagnie de l’armée américaine. On pourrait encore citer Patton de Franklin J. Schaffner (1970), Au-delà de la gloire de Samuel Fuller (1980) avec le fameux sergent Lee Marvin et la vision singulière de Far Away : Les Soldats de l’espoir de Kang Je-gyu (2011).

Le cinéma tricolore s’est lui aussi emparé du sujet. Dès les années 1960, avec Un singe en hiver d’Henri Verneuil, avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo et des dialogues signés Michel Audiard. En 2008, Les Femmes de l’ombre, de Jean-Paul Salomé, revient aussi sur le débarquement à travers l’histoire de résistantes. Citons encore, rayon nanars, La Septième Compagnie au clair de lune de Robert Lamoureux (1977) et la fameuse réplique du soldat Pithivier (incarné par Jean Lefebvre) : «J’ai glissé, chef!».

Jeux vidéo : reconstitution et parodie

C’est également Steven Spielberg qui, bien que plus indirectement qu’au cinéma, va amener la première représentation réaliste du débarquement de Normandie dans les jeux vidéo. Troisième épisode d’une saga lancée en 1999 sous l’impulsion du réalisateur américain, mais dont il a cédé les droits dès le second opus, Medal of Honor : Débarquement allié marque bon nombre de joueurs lors de sa sortie en 2002. Tous se souviendront longtemps de la mission Opération Overlord, qui permet d’incarner pour la première fois un soldat américain débarquant sous les balles à Omaha Beach. «Rares sont les jeux qui vous laissent ainsi bouche bée et émerveillés», écrivait à l’époque le journaliste Dan Adams dans son test pour le site américain IGN, saluant la qualité graphique (pour l’époque) de cette reconstitution.

La même année, un autre Medal of Honor, En première ligne envoie les joueurs sur les plages de Normandie en guise de mise en jambes. «Les emprunts au Soldat Ryan sont évidents, tant au niveau de la colorimétrie de l’image, tendant vers le gris-bleu, que dans des séquences tirées du film», constate Romain Vincent, professeur d’histoire en région parisienne et créateur de la chaîne «Jeux vidéo et Histoire» sur YouTube. Quelques jeux ont, eux, tenté le pari de la parodie, comme Conker’s Bad Fur Day (2001), qui oppose écureuils et ours en peluche sanguinaires dans une version gore et absurde du débarquement, ou Worms 3D (2003) et ses affrontements militaires de vers de terre.

Livres : récits et témoignages

Le débarquement a donné peu de fictions, mais de très nombreux témoignages et récits. Le classique absolu demeure Le Jour le plus long du journaliste irlando-américain Cornelius Ryan, en 1959, qui fut adapté en film. En France, le roman prix Goncourt 1963, Quand la mer se retire d’Armand Lanoux, raconte le retour sur les plages du D-Day d’un ancien combattant canadien. Côté civils, Jean-Luc Bizien a évoqué en 2004 dans Marie Joly la difficile période de la fin de l’Occupation et des combats de la Libération en Normandie. Pour le 80e anniversaire de cet événement, de nouvelles publications ont aussi vu le jour. En France, la journaliste Annick Cojean publie 18 récits d’acteurs de cette journée, militaires ou civils, rassemblés dans Nous y étions. En Grande-Bretagne, enfin, l’écrivain Michael Morpurgo, dont l’œuvre revient presque exclusivement sur les deux conflits mondiaux, a fait paraître le livre illustré Finding Alfie : A D-Day Story.

Photo : hbo

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