Les deux acteurs belges Cécile de France et François Damiens sont réunis pour la première fois à l’écran dans « Otez-moi d’un doute », une comédie française de Carine Tardieu qui raconte une romance impossible, plongeant le spectateur dans la question des origines.
Chaleureusement accueilli lors de sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en mai dernier, le troisième long métrage de Carine Tardieu révélée par deux comédies à la fois subtiles et décalées La Tête de Maman et Du Vent dans mes mollets.
Le film, en salles mercredi, met en scène un quadragénaire, Erwan (François Damiens), découvrant par hasard que son père (Guy Marchand) ne l’est pas réellement. Malgré toute la tendresse qu’il éprouve pour l’homme qui l’a élevé, Erwan enquête discrètement et retrouve son géniteur, incarné par André Wilms, acteur fétiche d’Aki Kaurismäki et d’Étienne Chatiliez. Presque au même moment, Erwan tombe amoureux d’Anna (Cécile de France) qui se révèle être sa demi-sœur… Ignorant tout de cette filiation, les deux tourtereaux s’engagent dans leur idylle.
Carine Tardieu qui signe la réalisation, s’est impliquée avec Michel Leclerc et Raphaële Moussafir dans le scénario de cet imbroglio sentimental, oscillant entre gravité et comédie, servi et par des interprétations épatantes. « Cette histoire vraie m’a été inspirée par le récit d’un ami, qui a découvert son géniteur sur le tard. Il a désormais deux pères. J’ai trouvé cela tellement bouleversant », explique dans les notes de production la réalisatrice qui, dans ses deux premiers films, s’est intéressée uniquement aux rapports mère-fille.
« Y-a-t-il un père idéal ? Est-il celui qui vous a élevé ? Engendré ? Peut-on se choisir un père, des pères ? Ou bien est-il préférable de pardonner ses manquements à celui qui vous a pris pour fils ? Se pose aussi la question de l’héritage, génétique ou occasionnel : de qui tient-on quoi ? Au fond, que choisit-on vraiment ? », s’interroge Carine Tardieu, dont le nouveau film rappelle ceux de Claude Sautet, spécialiste des imbroglios familiaux. « Il a été présent dès l’écriture. Il ne m’a pas quitté un instant pendant ces trois années de travail. C’était comme un père spirituel que je me serais choisi. J’ai demandé d’ailleurs aux comédiens et à toute mon équipe de revoir ses films », souligne la réalisatrice.
Le Quotidien/AFP