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[Cinéma] Captain America contre Trump


Brave New World met en scène des acteurs noirs dans des rôles importants, dont Anthony Mackie, premier Afro-Américain à enfiler le costume de Captain America. (Photo : disney)

Avec un casting ouvert à la diversité et un message sur l’unité et la nécessité de la diplomatie, le nouveau Captain America tranche avec les États-Unis de Donald Trump.

Le personnage de Captain America, qui a fait les beaux jours des Avengers de Marvel, était interprété jusque-là par Chris Evans. L’acteur Anthony Mackie lui succède. Écrit et filmé avant le retour de Trump à la Maison-Blanche, Captain America : Brave New World a déjà été accusé d’antipatriotisme dans les milieux conservateurs. En cause : des déclarations de l’acteur principal déclarant que l’important dans ce personnage n’était pas tant l’Amérique que l’ensemble des valeurs qu’il porte. «Il s’agit d’un homme qui tient sa parole, qui a de l’honneur, de la dignité et de l’intégrité, quelqu’un qui est digne de confiance et fiable», avait-il dit.

Dans le film, Anthony Mackie vole, combat et lance son célèbre bouclier, en quête de la paix mondiale, aux côtés d’un président, Thaddeus Ross, joué par Harrison Ford. Ce dernier tente de négocier un traité international avec les alliés de l’Amérique pour partager un nouveau métal précieux découvert sur une île de l’océan Indien, mais doit affronter un gang de criminels internationaux. «C’est un nouveau genre, un nouveau public pour moi et c’était amusant!», a déclaré l’acteur de 82 ans à Londres au sujet de cette première incursion dans l’univers des super-héros Marvel.

Réalisé par Julius Onah, né au Nigéria, Brave New World met en scène des acteurs noirs dans des rôles importants, dont Anthony Mackie, premier Afro-Américain à enfiler le costume de Captain America, Danny Ramirez en tant qu’acolyte latino du super-héros, ou encore l’actrice israélienne Shira Haas.

«Obligation morale»

Le réalisateur a déclaré au magazine Vanity Fair que le message principal du film portait sur le rapprochement des gens. Il a insisté pour insérer un dialogue à la fin du film dans lequel Captain America dit à Thaddeus Ross que «si nous ne pouvons pas voir le bien les uns chez les autres, nous avons déjà perdu le combat». «Je pense que cela parle de l’obligation morale que nous avons tous les uns envers les autres dans une société ouverte, même si nous voyons les choses différemment», a-t-il expliqué. Un état d’esprit plutôt fidèle à la bande dessinée originale, créée en réponse au fascisme européen et à l’isolationnisme de l’Amérique pendant la Seconde Guerre mondiale.

Mais il tranche avec celui des États-Unis de Donald Trump, qui depuis son entrée en fonction a mené une «guerre contre la culture woke» en annulant les programmes fédéraux de diversité, retiré le pays des traités internationaux et menacé ses alliés. Au-delà d’une Amérique polarisée, Marvel mise gros avec la sortie de ce Captain America, après une série de mauvaises performances des films de super-héros au box-office.

Captain America : Brave New World, de Julius Onah. En salles.