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[Cinéma] Cannes s’invite à la Cinémathèque


Simón de la montaña, de l’Argentin Federico Luis, est projeté aujourd’hui à 18 h. Il a remporté le Grand Prix de la Semaine de la critique 2024. (Photo : 20/20 films)

Une reprise partielle de la dernière Semaine de la critique cannoise a lieu jusqu’à demain à la Cinémathèque de Luxembourg. Une connexion qui veut lier le patrimoine et les découvertes à venir.

Chaque année, et «depuis un certain temps déjà, nos confrères de la Cinémathèque française et de la Cinémathèque de Corse reprennent la sélection de la Semaine de la critique cannoise dans leur programmation. On dit bien « jamais deux sans trois », non?» C’est ainsi qu’en ce moment, une reprise partielle des films projetés à la dernière Semaine de la critique a lieu aussi à Luxembourg.

Derrière le rapprochement entre la Cinémathèque et la section parallèle du Festival de Cannes, il y a Boyd van Hoeij, responsable de programmation auprès de l’institution luxembourgeoise. En 2015, alors critique à plein temps pour des revues spécialisées (The Hollywood Reporter, Variety…), il a été membre du jury de la Semaine de la critique et est depuis «resté en contact» avec l’équipe.

Cette reprise partielle de la sélection de la 63e Semaine de la critique a débuté hier avec la projection de son film d’ouverture, Les Fantômes, premier long métrage de fiction du documentariste français Jonathan Millet, et de Baby, du Brésilien Marcelo Caetano (prix de la révélation pour l’acteur Ricardo Teodoro). Elle se poursuit jusqu’à demain avec quatre autres longs métrages, primés ou non. Ainsi, le public peut aujourd’hui découvrir Simón de la montaña, de Federico Luis, le film argentin vainqueur du Grand Prix de cette dernière édition, suivi de La Pampa, récit d’apprentissage de deux adolescents dans la France rurale et déshéritée. Ce dernier, pas au palmarès de la Semaine, aura toutefois le privilège d’être accompagné par son réalisateur, Antoine Chevrollier.

«Aucun plan concret»

Créée en 1962 à l’initiative du Syndicat français de la critique de cinéma, la Semaine de la critique se pose en découvreur de talents; c’est à cet endroit de la Croisette qu’ont été révélés des cinéastes tels que Wong Kar-wai, Justine Triet, Quentin Dupieux, Ken Loach ou encore Jeff Nichols. Pour l’institution luxembourgeoise gardienne de l’histoire du cinéma, dont la salle accueille déjà les projections du LuxFilmFest et de CinEast, cette connexion avec la Semaine semble une façon comme une autre de lier le patrimoine et les découvertes à venir.

Si tout cela s’est fait «naturellement», dans un esprit «joyeux et positif», Boyd van Hoeij n’«ose pas (s)e prononcer» sur une éventuelle reconduction de l’évènement dans le futur, qu’il «aimerai(t) beaucoup voir», pour la bonne raison que la Cinémathèque devrait être fermée pour travaux l’année prochaine, étape essentielle de la rénovation de la place du Théâtre promise par la Ville. «Sans dates de fermeture précises pour l’instant, on ne peut faire aucun plan concret», dit-il. Et puisqu’il est encore impossible de se projeter dans le futur, «on se réjouit déjà beaucoup» de ce premier partenariat.

Logique de programmation

Et il y a de quoi : comme ses homologues parisien et corse, la Cinémathèque de Luxembourg accueille pendant ces trois jours Ava Cahen, déléguée générale de la Semaine de la critique depuis 2021. De quoi imprimer un peu plus la marque de Cannes sur ce détour luxembourgeois. «Ça fait partie de l’idée de base», explique Boyd van Hoeij, qui rappelle aussi que, depuis peu, la «tournée» postcannoise de la Semaine passe aussi par la République tchèque et le Mexique. «Ava est d’abord critique de cinéma. Et, pour une ou un critique, accompagner un film qu’on a aimé, c’est toujours plaisant», glisse celui qui, en tant que critique, s’est souvent prêté à l’exercice.

Pour le programmateur, en revanche, le processus s’est révélé «assez compliqué» : «Entre le moment où les films sont sélectionnés et où on les montre, ils ont été vendus à l’international.» La logique de programmation doit alors trouver le juste équilibre entre les œuvres primées – «celles que le public a envie de voir en premier», analyse Boyd van Hoeij –, les coups de cœur et les films disponibles à la projection. Un dernier paramètre qui peut mener à de véritables «batailles» avec les distributeurs Benelux qui ont acheté certains de ces films, parfois avec une date de sortie déjà fixée.

L’Open Air Cinema revient le 25 juillet

Si, du côté de la Cinémathèque, «on voulait certains films qu’on n’a finalement pas eus», aucun regret : «La qualité de la programmation est telle qu’on ne fait que remplacer un bon film par un autre», sourit Boyd van Hoeij.

Pour la suite, on devrait s’attendre à en savoir plus à la fin de l’année; en attendant, la Cinémathèque se dit fière de «donner ce rendez-vous un peu spécial» à son public avant sa fermeture estivale de trois semaines, à partir de lundi. Et d’anticiper hors les murs sa rentrée, avec l’habituel Open Air Cinema, sur la place Guillaume-II, du 25 juillet au 1er août.

La programmation

Vendredi

Simón de la montaña, de Federico Luis (Argentine). À 18 h.

La Pampa, d’Antoine Chevrollier (France). À 20 h 30.
En présence du réalisateur.

Samedi

Blue Sun Palace, de Constance Tsang (États-Unis). À 18 h.

Les Reines du drame, d’Alexis Langlois (France). À 20 h 30.

Tous les films sont précédés d’une introduction d’Ava Cahen, déléguée générale de la Semaine de la critique.

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