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[Cinéma] Cannes dévoile son cru 2025


Le délégué général du festival, Thierry Fremaux, et sa présidente, Iris Knobloch, ont annoncé la sélection de cette 78e édition. (Photo AFP)

Le festival de Cannes annonce sa sélection, assortie d’un message de «sérieux» sur les violences sexuelles. Rendez-vous dans un mois sur le tapis rouge.

Scarlett Johansson devant et derrière la caméra, six réalisatrices en compétition, le retour de Jafar Panahi et Wes Anderson aux côtés de nouveaux talents… Jeudi, le festival de Cannes a levé le voile sur sa 78e édition, en envoyant un message face aux violences sexuelles dans le 7e art. En plus de Tom Cruise, qui doit présenter l’ultime Mission : Impossible et Robert De Niro, pour une Palme d’Or d’honneur, déjà annoncés, le mois de mai promet à nouveau un défilé de stars internationales sur le tapis rouge cannois.

Les festivaliers devraient croiser le chanteur et militant Bono, pour un film autour des morceaux de son groupe U2, Joaquin Phoenix, Jodie Foster mais aussi Harris Dickinson, l’acteur de Triangle of Sadness et Babygirl, passé derrière la caméra. Wes Anderson est à nouveau retenu en compétition pour un film au casting XXL avec Guillermo del Toro, accompagné de Tom Hanks, Riz Ahmed, Charlotte Gainsbourg et Scarlett Johansson.

«Avec force et courage»

Cette dernière présentera, à 40 ans, son premier film de cinéaste, Eleanor The Great, dans la section «Un Certain Regard» dédiée aux découvertes – comme un symbole du basculement d’une industrie qui accorde peu à peu davantage de place aux réalisatrices et veut montrer qu’elle tire les leçons du mouvement #MeToo. Le festival, qui avait été appelé à prendre le problème à bras-le-corps par la commission d’enquête de l’Assemblée française sur les violences sexistes et sexuelles dans le milieu culturel la veille, a assuré avoir «pris connaissance avec sérieux et détermination de ses recommandations».

«Je suis très heureuse qu’un changement continue de s’imposer avec force et courage. Les femmes sont finalement entendues. Le festival y est particulièrement attentif et elles ne demandent plus leur place», a ajouté sa présidente Iris Knobloch. Au total, six longs-métrages de réalisatrices sont retenus en compétition, proche du record de sept en 2023. Celui-ci peut encore être dépassé car les organisateurs, qui ont vu plus de 2 000 films et ont bouclé leur sélection à 1 h du matin, ont prévu de la compléter d’ici Pâques. Terrence Malick ou Jim Jarmusch sont notamment pressentis.

Dix-neuf films sont à ce stade en lice pour succéder à la Palme d’or de l’an dernier, Anora de l’Américain Sean Baker. Les frères Dardenne tenteront de décrocher une troisième Palme historique et la Française Julia Ducournau, qui a embauché Tahar Rahim et Golshifteh Farahani, espère un second titre, après celui obtenu pour le très gore Titane. Sont également présents en compétition le Brésilien Kleber Mendonça Filho, l’Italien Mario Martone et l’Américaine Kelly Reichardt. En outre, la Française Hafsia Herzi fait ses premiers pas dans la course à la Palme d’or.

Deux coproductions luxembourgeoises

Ces longs-métrages seront départagés par un jury présidé par Juliette Binoche, l’une des stars françaises les plus connues à l’international, et une personnalité engagée, pour une édition qui se déroulera, du 13 au 24 mai, dans un contexte tendu, entre inquiétudes des artistes sur la présidence Trump et guerres, en Ukraine comme au Proche-Orient.
À l’écran, l’Ukrainien Sergei Loznitsa évoquera «l’URSS des années 1930 à l’époque des purges staliniennes» et le cinéaste russe en exil Kirill Serebrennikov adapte La disparition de Josef Mengele, roman d’Olivier Guez.

L’Iranien Jafar Panahi, passé par la prison dans son pays, est attendu, également en compétition, avec Un simple accident, coproduction de chez Bidibul, basée au Luxembourg.

«Nous avons des cinéastes qui prennent leurs responsabilités sur un discours sur le monde», a déclaré le délégué général Thierry Frémaux. «Ces films dessinent quelque chose d’un monde difficile, de tensions, de violence où il faut faire sa place, mais aussi un monde qui est celui qu’on a connu, qu’on veut et qu’on continue de voir surgir».

Le festival a également annoncé le film d’ouverture, un premier long-métrage avec la chanteuse française Juliette Armanet, intitulé Partir un jour, et doit dévoiler prochainement la composition du jury. Les sélections parallèles doivent elles être annoncées en début de semaine prochaine.

À noter une seconde coproduction du Luxembourg, toujours signée  Bidibul : Marcel et Monsieur Pagnol, un film d’animation signé du réalisateur français Sylvain Chomet, diffusé en séance spéciale.

Les films en compétition

Un simple accident / Jafar Panahi

The Pheonician Scheme / Wes Anderson

Jeunes Mères / Jean-Pierre et Luc Dardenne

Alpha / Julia Ducournau

Sentimental Value / Joachim Trier

Romería / Carla Simón

Sound of Falling / Mascha Schilinski

Les Aigles de la République / Tarik Saleh

The Mastermind / Kelly Reichardt

Dossier 137 / Dominik Moll

L’Agent Secret / Kleber Mendonça Filho

Fuori / Mario Martone

Two Prosecutors / Sergei Loznitsa

Nouvelle Vague / Richard Linklater

Sirat / Oliver Laxe

La petite dernière / Hafsia Herzi

The History of Sound / Oliver Hermanus

Renoir / Chie Hayakawa

Eddington / Ari Aster

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