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[Cinéma] Black Panther continue le combat


À la mort de T'Challa, le royaume du Wakanda a fait mettre sur le trône Ramonda (Angela Bassett), la mère de Black Panther. (Photo : marvel studios)

Le superhéros revient au cinéma dans un deuxième opus qui célèbre encore davantage la diversité ethnique et culturelle, deux ans après la mort de son interprète, Chadwick Boseman.

En août 2020, la mort de Chadwick Boseman, à seulement 43 ans, avait bouleversé Hollywood. Mais elle n’a finalement pas compromis la réalisation du deuxième volet de Black Panther, dans lequel le souvenir de l’acteur est omniprésent, via plusieurs flash-back. Dans le film, après la mort du roi T’Challa, le royaume du Wakanda a fait reine sa mère, Ramonda (Angela Bassett), épaulée par sa fille Shuri (Letitia Wright).

Ryan Coogler, le réalisateur, «travaillait déjà sur une version du film avec T’Challa dedans. Quand on a perdu Chad, on a voulu garder la célébration du Wakanda et du personnage en premier plan avec, en plus, notre chagrin», a raconté en conférence de presse Kevin Feige, le producteur et président des studios Marvel. «Shuri, chaque jour de sa vie, avait son frère à ses côtés. Quand elle le perd (…), elle perd une partie d’elle-même (…) Le pire cauchemar que vous puissiez faire, c’est de perdre des personnes que vous aimez. Vous vous sentez désarmé, perdu», renchérit Ryan Coogler.

Une bande originale signée Rihanna

Signée Rihanna, la chanson phare de la bande originale, Lift Me Up, marque le retour au premier plan de la star de la pop qui, malgré de rares participations sur des chansons d’autres artistes (Calvin Harris, N.E.R.D. ou DJ Khaled), était restée muette en solo depuis Anti, son dernier album, sorti en 2016. Cette nouvelle chanson sonne aussi comme un hommage à Chadwick Boseman, qui restera dans les esprits comme le premier personnage principal noir chez Marvel.

Une avancée doublée d’un succès commercial, le Black Panther de 2018, déjà réalisé par Ryan Coogler, a rapporté pas moins de 1,34 milliard de dollars de recettes. Au point d’inspirer la concurrence dans une industrie américaine du cinéma qui multiplie les efforts pour accorder une plus grande place à la diversité. Coïncidence du calendrier, dans l’écurie rivale, DC Comics, le film Black Adam, de Jaume Collet-Serra, avec, en vedette, Dwayne Johnson, truste actuellement le box-office nord-américain. Au niveau mondial, il a dépassé les 320 millions de dollars de recettes alors qu’il entre dans sa troisième semaine d’exploitation.

La diversité à l’honneur

Black Panther : Wakanda Forever fait un pas de plus pour une plus grande représentation de la diversité : des acteurs mexicains parlent maya et une jeune héroïne noire se retrouve à la tête de tout un peuple. Shuri et ses proches devront faire face aux États-Unis et la France, prêts à tout pour obtenir la précieuse ressource du Wakanda, le vibranium. Et affronter l’apparition de Talokan, un peuple sous-marin mystérieux, reclus du monde extérieur et doté d’une grande puissance militaire. Wakanda contre Talokan : le combat est lancé.

On voit (dans Black Panther : Wakanda Forever) un kaléidoscope de l’humanité que le monde a besoin de voir

Au-delà de cette guerre des peuples, chaque personnage a ses failles, sa complexité. «On y voit un kaléidoscope de l’humanité que le monde a besoin de voir», a estimé l’actrice américano-zimbabwéenne Danai Gurira en conférence de presse. «Ce film a beaucoup de diversité, de couleurs, de langues», a renchéri l’actrice mexicaine Mabel Cadena. Le maya, par exemple, est parlé pour «rappeler nos racines», d’après l’acteur mexicain Tenoch Huerta Mejía.

L’acteur qui joue le personnage de Namor, protecteur de ce nouveau peuple sous-marin, considère qu’«au Mexique, culturellement, on renie nos racines amérindiennes alors que la majorité des latino-américains ont des racines amérindiennes ou africaines». «J’espère que ce film nous permettra enfin d’accepter qui nous sommes et de ne plus avoir honte de nos racines», poursuit-il. «Il est temps de changer notre vision de nous-mêmes.»

Un film qui sort finalement en salles

La disparition de Chadwick Boseman est survenue au plus fort du mouvement Black Lives Matter aux États-Unis, dont l’acteur de Black Panther était un soutien. Quelques semaines avant sa mort, il avait fait partie des 300 artistes noirs à demander, dans une lettre ouverte, que l’industrie d’Hollywood ne fasse plus sécuriser les tournages et évènements par la police, et que soient engagés à sa place des professionnels noirs.

Depuis la mort de l’acteur, la pandémie a bouleversé le marché du cinéma et du streaming; en France, Disney avait menacé de sortir ce nouveau volet de Black Panther sur sa plateforme de streaming, Disney+, alors que la fréquentation des salles de cinéma a atteint un plus bas historique en septembre. Le géant américain s’est finalement ravisé et les exploitants espèrent que la sortie du film dans leurs salles, rapidement suivie par celle d’Avatar 2, fera revenir un public plus assidu.

Black Panther : Wakanda Forever, de Ryan Coogler.