Les cinémas ont rouvert le 17 juin. Ils tournent depuis à 30% de leurs capacités en raison notamment des mesures de distanciation sociale strictement respectées par les exploitants.
Dimanche, il faisait un temps pour aller au cinéma et pourtant, le long hall du Kinepolis Kirchberg était désert de même que la poignée de restaurants qui avaient ouverts leurs portes en début d’après-midi. Pas besoin de respecter le sens de circulation imposé par des flèches autocollantes au sol. «Ce n’est pas le meilleur jour pour trouver du monde dans un cinéma, c’est le premier dimanche des soldes et tous les magasins sont ouverts», explique une jeune maman qui a emmené ses deux jeunes garçons voir le film d’animation En avant. Argument confirmé par un papa à l’entrée du multiplexe : «J’occupe les enfants pendant que leurs mère et grand-mère font les soldes tranquillement. Si la pluie ne menaçait pas de tomber à tout moment, nous aurions certainement choisi une autre activité.» «Il y avait très peu de monde dans la salle», indique la jeune maman de deux petits garçons. «C’est la première fois que nous revenons au cinéma depuis la fin du confinement, à la fois pour occuper les enfants et pour le plaisir.»
Trois mois après la fermeture des cinémas en raison de la pandémie de Covid-19, les Luxembourgeois ont de nouveau la possibilité de revenir dans les salles obscures depuis le 17 juin. Mais ils ne se bousculent pas au portillon. Pendant le confinement, le public s’est rué sur les plateformes et services d’abonnement à des offres de vidéo à la demande. La programmation des cinémas post-confinement, quant à elle, ne séduit pas les cinéphiles. De nombreuses productions ayant été repoussées, les salles rediffusent les films à l’affiche avant le confinement comme certains longs métrages au programme du LuxFilmFest, interrompu par la pandémie. Kinepolis Kirchberg propose cependant certaines nouveautés comme La Bonne Épouse, Dix Jours sans maman, My Spy et De Gaulle.
«Le taux de remplissage en ce moment est de 30 %, note une des rares ouvreuse du multiplex. Une rangée sur deux reste vide et nous laissons trois sièges libres de chaque côté de chaque client. Les sièges sont numérotés. Les gens ont tendance à s’installer au milieu d’une rangée pour mieux voir le film. Cela nous fait perdre plus de places assises. Nous aurions dû faire un placement manuel de la salle pour optimiser les capacités d’accueil des spectateurs. La situation va certainement encore évoluer en fonction du virus.»
Les réservations en ligne privilégiées
Pour l’instant, les règles au sein du complexe sont les mêmes qu’ailleurs : désinfection, distanciation et port du masque. Sauf pendant la séance. Les salles des cinémas du groupe sont nettoyées entre chaque projection et ces dernières sont espacées pour faire en sorte que les spectateurs ne se croisent pas trop dans les couloirs ou les halls. Comme partout maintenant dans cette ère post-Covid, les affiches du gouvernement rappelant les gestes barrières et des distributeurs de gel hydroalcoolique sont placées un peu partout. Plus particulièrement, devant les distributeurs automatiques de billets de cinéma aux écrans tactiles.
Afin d’éviter au maximum le contact avec les employés et les ouvreuses des cinémas, le groupe Kinepolis recommande à ses clients d’avoir recours à cette solution, voire de commander leurs places de chez eux. Idem pour les friandises consommées durant le film : cinq menus Kinego différents peuvent être commandés en ligne et retirés avant la projection. Kinepolis qui «est heureux» de revoir les spectateurs, essaye autant que faire se peut de les mettre en confiance et de leur permettre de profiter d’un bon film en toute sécurité. Un message sur les mesures d’hygiène à respecter est d’ailleurs diffusé avant le début de chaque film.
«On prend les transports en commun, on retourne dans les cafés, alors pourquoi avoir peur d’aller au cinéma?», indique un jeune qui s’apprêtait à aller déjeuner dans un des rares restaurants du complexe ouverts dimanche à midi. «Ils ont tous rouvert leurs portes, confirme l’ouvreuse. Je suppose qu’ils n’ont pas jugé opportun d’ouvrir ce midi et qu’ils seront ouverts ce soir.» Du bon fonctionnement du cinéma dépend également la survie des restaurants et des bars du complexe.
Sophie Kieffer