En 18 ans de carrière, la chanteuse s’est affirmée comme une figure de la chanson française. Son premier Best Of permet de retrouver de nombreuses chansons ayant marqué le public. Sans concessions, elle revient pour nous sur son parcours et évoque également la crise sanitaire frappant durement le secteur culturel.
Comment est née l’envie de sortir ce Best Of ?
J’ai commencé mon nouveau spectacle en septembre 2019 et j’ai eu l’envie de mettre dans la set-list des chansons repères, qui ont créé un lien très fort avec le public et qui me rappellent des moments importants de ma vie. Cela m’a réchauffé le cœur de voir à quel point les gens étaient heureux de retrouver ces chansons et cela m’a donné l’envie de faire ce double Best Of.
« Entre nous », « Je viens du Sud »…, sont devenus des incontournables de la chanson française. Quel est votre sentiment ?
C’est gratifiant et cela donne de la force. En 18 ans de carrière, on se dit que le public est là car il vous apprécie ainsi que pour vos chansons. Quand je chante des titres tels que Si j’avais su t’aimer ou Je vais te chercher, c’est assez incroyable de voir comment ils sont dans le cœur des gens. J’ai un lien très fort avec mon public. C’est d’ailleurs cela qui m’aide à avoir envie de continuer.
On retrouve votre duo avec Johnny Hallyday sur « Je te promets ». C’était important pour vous ?
Nous avons chanté ce titre plusieurs fois sur scène mais il n’était sur aucun de mes disques. J’ai appris énormément et très vite avec Johnny. Je venais d’enregistrer mon premier album et je n’étais jamais montée sur scène. Je ne le remercierai jamais assez de m’avoir tendu la main. Nous chantions dans des stades et j’étais uniquement focalisée sur lui. Je l’admirais chanter. Il avait une présence et une voix impressionnantes.
Envisagez-vous pour la suite d’écrire ou de composer davantage ?
Sur mon dernier album Chimène, je suis partie en séminaire avec des auteurs et des compositeurs pendant dix jours. Nous avons beaucoup parlé, échangé et nous avons fait des chansons. C’est pour moi l’album du lâcher-prise car je ne me posais pas de questions. Tout part de moi-même mais j’aime que l’on puisse s’approprier une chanson.
Quelle est l’importance pour vous de ce travail en équipe ?
Je ne peux plus travailler comme à une époque où l’on me commandait des chansons car il en fallait une comme ceci, une autre comme cela… J’ai besoin de m’exprimer. J’écris beaucoup de textes seule, ainsi que des compos, mais si un jour je dois vraiment les poser, elles seront retravaillées par d’autres car j’aime travailler en équipe. Et honnêtement, cela me paraît compliqué qu’une seule personne puisse faire douze bonnes chansons pour un album.
Sur le disque précédent, vous avez beaucoup travaillé avec le Thionvillois Corson. Que représente-t-il pour vous ?
Il a beaucoup d’importance dans ma vie d’artiste car nous avons eu des discussions pour moi essentielles. Nous avons tellement échangé sur la musique, sur la manière de chanter…, qu’il m’a fait évoluer. Il est riche autant humainement qu’artistiquement. C’est un mec que j’adore et on se dit les choses. C’est très simple et fluide de travailler avec lui.
Quel regard portez-vous sur la jeune fille que vous étiez à vos débuts ?
Un regard doux et bienveillant. Tout est allé très vite et je ne comprenais pas trop ce qui se passait à l’époque. Même si le succès était là, ce n’était pas facile tous les jours. Je pense m’être bien battue pour rester moi-même.
Comment vivez-vous la crise sanitaire actuelle ?
Cela a été difficile au tout début, en mars, car je venais de reprendre ma tournée. J’ai ensuite relativisé car le monde entier s’est retrouvé dans la même situation. Cela reste compliqué, je ne le cache pas, mais j’ai la chance d’avoir pu remonter sur scène fin août. Certaines dates sont à nouveau reportées, d’autres sont maintenues et celles-ci, je les vis à fond, même si le public porte un masque et qu’il faut tout adapter par rapport aux mesures actuelles.
Vous avez d’ailleurs assuré votre concert au Casino de Paris, en jouant deux fois la même journée. Comment vous adaptez-vous ?
C’était la solution pour maintenir ce rendez-vous mais ce n’était pas simple, ne serait-ce que physiquement. Je voulais tout faire pour honorer ce rendez-vous. J’essaie de rester positive et de ne pas me laisser attraper par le climat actuel, toutes ces choses oppressantes. Je travaille sur de nouvelles choses et cela m’aide à garder espoir.
Votre avis sur les mesures sanitaires ?
Il faut écouter ce que l’on nous demande de faire, porter le masque, se laver les mains, respecter les distanciations sociales et éviter de faire trop de regroupements. Même s’il y a plein d’incohérences, il faut respecter tout cela et je ne pense vraiment pas que l’on nous demande ça pour rien. Il faut être sérieux et ne pas lâcher les efforts. Les artistes doivent utiliser leur notoriété pour faire passer le bon message.
Les médias et les réseaux sociaux ont beaucoup parlé ces derniers mois de votre nouvelle silhouette. Comment l’avez-vous vécu ?
Cela m’a vraiment fait rire. Pendant le confinement, j’avais l’envie et le temps de prendre soin de moi. Cet été, on sortait du confinement et je me suis amusée à faire des photos. Naturellement, je les ai postées sur les réseaux sociaux et j’ai entendu des choses positives, d’autres négatives. C’est fou que des discussions sur le physique peuvent encore en 2020 prendre plus d’importance qu’un projet musical. Après, j’y suis habituée et je suis rapidement passée à autre chose. Si j’ai un seul message à faire passer autour de cette perte de poids est tout simplement que je voulais rester en bonne santé et bien dans mon corps.
Vous serez en concert le 28 novembre 2021 à Mondorf-les-Bains. Impatiente de revenir chez nous ?
J’adore venir au Luxembourg et l’accueil y est parfait. J’étais également venue avec Julie Zenatti pour notre tournée commune et ce sont toujours de bons souvenirs. Cela fait loin novembre 2021 mais j’ai hâte. En tant qu’artiste, ces rendez-vous avec le public m’animent et me donnent un horizon.
Entretien avec Nikolas Lenoir