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César : la 41e cérémonie placée sous le signe de la diversité


Florence Foresti, maîtresse de cérémonie des César, le 6 février 2016 à Paris. (Photo : AFP)

Avec le film franco-turc «Mustang» ou encore «Fatima» et «Dheepan» parmi les favoris, la 41e cérémonie des César sera placée sous le signe de la diversité vendredi soir, en pleine polémique sur les Oscars «trop blancs».

«Marguerite» de Xavier Giannoli, portrait d’une diva à la voix de casserole, et «Trois souvenirs de ma jeunesse», récit initiatique d’Arnaud Desplechin, sont les œuvres les plus souvent nommées – onze fois chacune – pour les plus prestigieuses récompenses du cinéma français.

Mais «Mustang» de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven, nommé neuf fois et qui défendra aussi les couleurs de la France aux Oscars dimanche, pourrait notamment leur ravir la vedette. Ode à la liberté, ce film, qui raconte l’histoire de cinq sœurs, adolescentes fougueuses et pleines de vie que l’on veut marier de force dans un village de Turquie, est nommé dans les catégories «meilleur film» et «meilleur réalisateur».

«Fatima» de Philippe Faucon, portrait émouvant d’une femme de ménage immigrée, et la Palme d’or du dernier Festival de Cannes «Dheepan» de Jacques Audiard, sur le parcours en France de réfugiés sri-lankais, concourront également en bonne place pour le prix du meilleur film.

L’an dernier, quelques mois après les attentats de Paris, les César avaient célébré la liberté d’expression en couronnant le film franco-mauritanien «Timbuktu» d’Abderrahmane Sissako, chronique de la vie quotidienne dans le nord du Mali sous la coupe des jihadistes, récompensée de sept prix.

Cette année, ils pourraient faire le choix de la diversité en récompensant «Mustang», «Fatima» ou «Dheepan», quelques jours après l’Ours d’or attribué à Berlin à «Fuocoammare», un documentaire sur les réfugiés, en pleine crise des migrants en Europe.

Monstres sacrés et nouveaux venus

Au moment où l’absence d’acteurs noirs parmi les nommés aux Oscars fait à nouveau polémique outre-Atlantique, des comédiens étrangers ou issus de l’immigration seront aussi en bonne place pour les prix d’interprétation aux César. Le trophée de la meilleure actrice sera notamment disputé par Soria Zeroual, née en 1970 en Algérie et femme de ménage dans la vie, qui tient le premier rôle dans «Fatima». Et par l’actrice marocaine Loubna Abidar pour son rôle de prostituée dans «Much Loved» de Nabil Ayouch, un film interdit au Maroc.

Elles auront face à elles des figures du cinéma français: Catherine Frot pour son personnage de diva tragi-comique dans «Marguerite», Isabelle Huppert pour «Valley of Love» ou Catherine Deneuve («La Tête haute»), en lice pour une troisième statuette. Emmanuelle Bercot («Mon Roi») et Cécile de France («La Belle saison») seront également dans la course.

Dans la catégorie meilleur acteur, le tamoul Antonythasan Jesuthasan, acteur de «Dheepan», sera notamment en compétition pour succéder à Pierre Niney. Il sera face à Vincent Lindon, en chômeur humilié pour «La Loi du marché» ou Fabrice Luchini, en magistrat bourru pour «L’Hermine».

Ils disputeront aussi le titre au monstre sacré du cinéma français Gérard Depardieu («Valley of Love»), déjà récompensé dans cette catégorie pour «Le Dernier métro» et «Cyrano de Bergerac». Il faudra compter aussi avec Jean-Pierre Bacri en dépressif pour «La Vie très privée de monsieur Sim», Vincent Cassel en séducteur dans «Mon Roi» et François Damiens en père déterminé à retrouver sa fille dans «Les Cowboys».

Pour le trophée du meilleur espoir féminin, Zita HLes nominations aux Césars 2016anrot dans «Fatima» sera face à Lou Roy-Lecollinet dans «Trois souvenirs de ma jeunesse» ou Camille Cottin, remarquée dans la série «Dix pour cent» et nommée pour son rôle dans «Connasse, princesse des cœurs».

Côté masculin, la lutte opposera notamment Rod Paradot dans «La Tête haute», Quentin Dolmaire dans «Trois souvenirs de ma jeunesse» et Finnegan Oldfield dans «Les Cowboys». Après Dany Boon l’an dernier, le réalisateur Claude Lelouch présidera la soirée au Théâtre du Châtelet. L’humoriste Florence Foresti en sera la maîtresse de cérémonie.

AFP