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Cancer : la chimiothérapie à domicile, pratique qui pourrait se développer


La chimiothérapie à domicile pour le traitement des cancers est une pratique peu répandue en France qui pourrait se développer en particulier si son mode de remboursement était plus « incitatif », souligne lundi un rapport de la HAS.

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En France et pour l’année 2012, on comptabilise un peu moins de 17 000 chimiothérapies à domicile. (Photo : DR)

La Haute Autorité de Santé (HAS), organisme public indépendant chargé de réaliser des évaluations et recommandations en matière de soins, relève dans ce rapport que la chimiothérapie à domicile « est une activité encore peu développée et très inégalement répartie sur le territoire ». Pour l’année 2012, on comptabilise un peu moins de 17 000 chimiothérapies à domicile et 3 472 patients traités, soit une très faible portion du nombre total de malades ayant subi une chimio (près de 300 000 en 2013).

La chimiothérapie à domicile est surtout pratiquée pour les traitements contre des leucémies et lymphomes (61% des cas) et dans une moindre mesure pour les femmes atteintes de cancer du sein (14%). Mais cette pratique « reste marginale et méconnue des (médecins, ndlr) prescripteurs et des patients », relève la HAS, alors que les malades semblent plébisciter la formule. Les questionnaires remplis par les patients concernés montrent un « niveau très élevé de satisfaction », avec un confort accru lié à l’absence de déplacement, observe la HAS. Mais ces enquêtes « comportent de nombreux biais » et n’intègrent pas l’avis des proches.

En matière de sécurité, les chimios à la maison sont aussi sures que celles pratiquées à l’hôpital même si cette activité est « complexe à mettre en place au niveau médical et logistique » et nécessite une « forte mobilisation » des infirmiers (ières), souligne la HAS. Elle aurait l’avantage dans certains cas d’être moins coûteuse pour l’Assurance maladie, mais ce bénéfice financier n’est pas vrai à chaque fois, observe la HAS qui invite à la prudence sur ce point.

La HAS recommande tout d’abord de « combler les inégalités régionales » dans l’accès à la chimio à domicile et de développer cette pratique dans toutes les régions où elle est encore absente ou très peu pratiquée. Cet effort est à réaliser, avant tout, au bénéfice des malades les plus fragiles: personnes âgées, enfants et malades souffrant de métastases qui peuvent plus difficilement se déplacer. La HAS préconise parallèlement de « renouveler le modèle tarifaire » pour « inciter au développement » des chimio à domicile. Il s’agit de rendre plus attractif financièrement pour les hôpitaux le transfert de leurs malades vers les structures de HAD (hospitalisation à domicile) qui sont compétentes pour réaliser les chimiothérapies à domicile.

AFP