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Calomnie ou agression ? Taylor Swift au procès qui l’oppose à un DJ


Taylor Swift. (Photo : AFP)

Calomnie ayant mené à un licenciement abusif ou agression sexuelle? La pop-star américaine Taylor Swift se trouvait mardi dans un tribunal de Denver pour assister au procès civil qui l’oppose à un DJ qu’elle accuse de lui avoir attrapé les fesses.

En costume sombre sur une chemise bleutée, la chanteuse de 27 ans et sa mère Andrea Swift –conduites dans la salle d’audience par une entrée dérobée– étaient assises dans un tribunal fédéral de Denver, dans le Colorado (ouest des États-Unis), au moment où l’animateur radio David Mueller venait de monter à la barre. Le juge William Martinez avait exigé la présence de toutes les parties pendant la totalité du procès, prévu pour durer neuf jours.

A l’issue de la sélection des huit jurés débutée lundi, les avocats se sont lancés mardi dans leurs propos liminaires, dans une atmosphère calme. Seules quelques jeunes fans de la chanteuse étaient présentes dans la salle d’audience. Gabriel MacFarland, qui représente David Mueller, a décrit l’incident comme reposant sur des allégations vagues, un « elle dit – il dit ». Ce à quoi l’avocat de la chanteuse, Doug Baldridge, a répliqué: « Ce n’était pas seulement un geste déplacé. C’était une agression ».

L’ex-adolescente vedette, qui s’est faite connaître en devenant une prodige de la « country music », a poursuivi en justice l’animateur radio en octobre 2015, l’accusant de l’avoir agressée sexuellement lors d’une brève prise de vue avant un concert le 2 juin 2013 dans la capitale du Colorado. Mais M. Mueller avait été le premier à lancer les hostilités en portant plainte contre l’artiste: il affirmait que son manager avait appelé les dirigeants de la station de radio Kygo pour laquelle il travaillait au lendemain de l’incident, et avait demandé à ce qu’il soit sanctionné.

Le DJ, qui nie fermement les allégations de l’icône pop, a été limogé dès le 4 juin. Il demande 3 millions de dollars pour perte de revenus et dommages et intérêts. Il reconnaît être au courant d’un incident mais accuse l’un de ses amis –qui l’avait invité à rencontrer la chanteuse, alors âgée de 23 ans– d’avoir eu ce geste déplacé et de s’en être vanté.

Une photo, élément clé

D’après M. Baldridge, quatre des sept membres de l’équipe de la chanteuse présents dans la pièce où la fameuse séance photo a eu lieu ont su immédiatement que quelque chose d’anormal s’était produit. M. Mueller, qui avait 51 ans à l’époque des faits, a changé son récit sept fois, a-t-il relevé. « Ce camp n’a jamais modifié sa version », a encore insisté l’avocat. Il a aussi affirmé que l’animateur radio avait détruit cinq ordinateurs et téléphones portables qui auraient pu contenir des enregistrements de son entretien avec ses patrons de Kygo, qui s’est soldé par son licenciement, et que cette discussion aurait pu inclure d’autres références au comportement de M. Mueller dont se seraient plaints ses employeurs.

L’un des éléments clé du procès devrait être l’examen par le jury d’une photo publiée par le site d’informations sur les célébrités TMZ, placée sous scellé depuis: on y voit la musicienne poser entre M. Mueller et sa petite-amie. La main du DJ est au niveau du postérieur de la pop-star, sans qu’il soit évident qu’elle le touche. L’auteure de tubes comme « Shake it off » ou « Bad Blood » ne demande qu’un dollar symbolique et affirme qu’un verdict en sa faveur servira d’exemple aux autres femmes qui pourraient craindre d’aller en justice pour de similaires agressions.

Le Quotidien/AFP