Leur métier, c’est montrer leurs fesses sur les réseaux sociaux. Chaque jour, Emily Ratajkowski met en scène son séant au bord d’une piscine, le long d’une rambarde de terrasse ou en plein Manhattan. Un assistant est ensuite chargé de se concentrer sur cette zone charnue et d’en éliminer les quelques défauts avant de publier l’image.
Prend-il encore du plaisir à la tâche à force de la voir ? Vous me direz, il y a pire comme métier. Il y a pire aussi que de gagner des millions en s’occupant de son corps. Encore faut-il pouvoir se le permettre, avoir été gâtée par la nature.
Parfois, certaines n’ont pas d’autre choix que de gagner de l’argent avec leurs fesses, qu’elles soient divines ou pas. Comme les modèles de la photographe Ada Trillo, qui dévoile la prostitution dans les cartels mexicains à la galerie Clairefontaine. Les corps de ces femmes ont vécu mille vies, mille brimades, mille tortures infligées par d’autres et par elles-mêmes.
Ces corps bruts sont bien plus intéressants par ce qu’ils suggèrent que les fesses photoshopées des pin-up du net.
Sophie Kieffer