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Berlinale : une moisson de biopics


Miles Ahead se dit "inspiré par des évènements de la vie" de la superstar du jazz... mais prend aussi certaines libertés. (Photo : DR)

Les biographies filmées de Miles Davis, Anne Frank et Emily Dickinson montrent que la vogue qui porte le genre ne se dément pas.

Le destin tragique d’Anne Frank, la vie du jazzman Miles Davis, celle de la poétesse américaine Emily Dickinson ou de l’éditeur Max Perkins: à la Berlinale, le 7e art s’empare des biopics.

Miles Ahead

Présenté hors compétition, le film dresse un portrait du trompettiste de jazz Miles Davis, décédé en 1991. Il arrive après bien d’autres biopics de musiciens, dont celui du saxophoniste de jazz Charlie Parker (Bird) et celui du trompettiste Chet Baker (Born to be Blue), présenté au dernier Festival de Toronto.

Réalisé par l’acteur Don Cheadle (Hôtel Rwanda, House of Lies), qui interprète lui-même Miles Davis, «Miles Ahead» se dit «inspiré par des événement de la vie» de la superstar du jazz, sans être pour autant une reconstitution fidèle.

Se concentrant sur un moment particulier de son parcours, le film commence en 1979 quand, après avoir quitté la scène pour motifs de santé au milieu des années 70, Miles Davis s’apprête à faire son come- back au début des années 80. Seul chez lui, assommé par les drogues, il reçoit la visite d’un journaliste du magazine Rolling Stones, joué par Ewan McGregor, qui veut écrire un article sur son retour.

Les deux hommes vont se retrouver embarqués dans une course pour retrouver un enregistrement volé de Miles Davis, alors que le trompettiste de génie, hanté par l’échec de son mariage avec la danseuse Frances Taylor, s’apprête à prendre un nouvel essor artistique.

«J’ai baigné dans la musique de Miles Davis depuis l’âge de dix ans», a expliqué Don Cheadle, qui dit avoir voulu «montrer son énorme créativité et son dynamisme» à travers un film «à l’énergie brute», «libre et impressionniste», habité par la musique de Miles Davis.

Effectuant un aller-retour entre le passé et le présent, cette fiction montre un Miles Davis à la fois impulsif, excessif, «complètement changeant» et très créatif, «toujours en train de composer dans la tête», «innovant et prolifique», indique Don Cheadle, qui s’est glissé dans la peau et la voix du grand musicien, et a appris la trompette pour le rôle.

«Das Tagebuch der Anne Frank»

(Le Journal d’Anne Frank) de Hans Steinbichler, est le premier biopic allemand consacré au destin tragique de l’adolescente juive Anne Frank, dont le journal, sur sa vie dans la clandestinité entre 1942 et 1944, est connu à travers le monde.

La jeune Lea van Acken campe Anne Frank dans ce film, qui raconte son histoire et celle de sa famille, des Allemands contraints de fuir aux Pays-Bas après l’arrivée au pouvoir des nazis à Berlin. Le Fonds Anne Frank a ouvert ses archives à l’équipe du film qui a pu puiser dans 100 000 documents (textes, objets, photographies).

A Quiet Passion

Une passion tranquille, du réalisateur britannique Terence Davies, raconte l’histoire de la poétesse américaine du XIXe siècle Emily Dickinson, qui a vécu dans l’isolement et a très peu publié de son vivant, avant d’être considérée après sa mort comme une figure littéraire majeure outre-Atlantique. Elle est interprétée par l’actrice américaine Cynthia Nixon, célèbre pour son rôle de Miranda Hobbes dans la série Sex and the City, qui a jugé «intimidant» de jouer «une si grande penseuse et artiste».

Le film s’efforce de corriger l’image d’excentrique recluse souvent associée à Emily Dickinson, la dépeignant comme un esprit libre, une femme exigeante mais spirituelle.

Genius

Première réalisation du metteur en scène de théâtre britannique Michael Grandage, en compétition officielle, dresse le portrait de l’éditeur américain Max Perkins, découvreur des écrivains Ernest Hemingway, Francis Scott Fitzgerald et Thomas Wolfe dans les années 20 et 30 aux États-Unis.

L’acteur britannique Colin Firth, oscarisé pour Le Discours d’un roi, interprète le discret Max Perkins. Face à lui, Jude Law campe l’exubérant et prolifique Thomas Wolfe, auteur de L’Ange exilé, qui entretient avec son éditeur des relations à la fois passionnées, créatives et tempétueuses.