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Belgique : un ex-député négationniste condamné à visiter d’anciens camps nazis


L'ancien élu devra se rendre à Dachau en Allemagne, Auschwitz, Treblinka et Majdanek en Pologne. (photo AP)

Un ancien député belge, condamné en 2015 à de la prison avec sursis pour des propos négationnistes, a obtenu mercredi en appel une suspension de sa peine, à condition de visiter cinq anciens camps de concentration nazis et d’en faire le récit.

L’arrêt rendu par la cour d’appel de Bruxelles a été salué comme « une victoire » par l’ancien élu, Laurent Louis, et son avocat Me Sébastien Courtoy. En juin 2015, l’homme politique à la réputation sulfureuse, adepte de la provocation, avait été condamné à six mois de prison et 18 000 euros d’amende, ont rappelé les médias belges. Il lui était reproché d’avoir tenu sur son blog personnel des propos minimisant le génocide des juifs pendant la Seconde guerre mondiale.

Mercredi la cour d’appel a confirmé la culpabilité du prévenu, mais elle a aussi décidé « la suspension du prononcé » de la peine pendant cinq ans, sous conditions. Ainsi Laurent Louis devra se rendre, à raison d’un déplacement par an, dans cinq anciens camps de la mort, parmi lesquels Dachau en Allemagne, Auschwitz, Treblinka et Majdanek en Pologne. Au service judiciaire chargé de contrôler le respect de ses obligations, il devra après chaque visite « présenter un texte d’au moins cinquante lignes sur ce qu’il a vu dans ces camps et sur les émotions qu’il y a ressenties », a précisé l’agence Belga.

Carrière courte et chaotique

Il devra aussi publier ses cinq récits sur sa page Facebook, dans le mois qui suit le voyage. « C’est exactement ce que nous avions proposé », a souligné Me Courtoy, précisant que son client était « sincèrement désolé par ses dérapages ». Sur Facebook, Laurent Louis a adressé « encore toutes (ses) excuses aux personnes qui ont pu être blessées par (ses) propos ». « Il ne me reste donc plus qu’à aller faire des reportages dans les camps de la mort. Sans doute la cour a-t-elle reconnu mes talents d’écrivain », a ajouté l’ancien élu. « Plus sérieusement, je me soumettrai à la décision de la cour et j’irai donc me repentir chaque année dans un camp de la mort. En plus d’être très instructif et très fort sur le plan humain, ce sera l’occasion aussi de dénoncer les génocides actuels », a-t-il indiqué.

Laurent Louis, âgé de 37 ans, a été élu du Parlement fédéral entre 2010 et 2014, et il est désormais retiré de la politique. Sa carrière a été aussi courte que chaotique. D’abord membre du Mouvement réformateur (MR, libéral), il avait évolué vers des groupuscules de droite voire d’extrême droite qui n’ont souvent eu qu’une audience limitée et une existence éphémère.

Le Quotidien/AFP