Le gouvernement belge a proposé jeudi de sanctionner les écarts de conduite du prince Laurent de Belgique, frère cadet du roi Philippe, en réduisant de 15% sa dotation en 2018, ce qui serait une première dans le royaume, a-t-on appris de source officielle.
La proposition du conseil des ministres doit désormais être soumise à la Chambre des députés, qui décidera. Si la sanction est confirmée, il s’agira de « la première application » d’une loi de 2013 relative à l’argent versé aux membres de la famille royale, qui prévoit une retenue en cas d’écart, a déclaré Frédéric Cauderlier, un porte-parole du Premier ministre, Charles Michel.
Dans un tweet en juillet, le prince Laurent, âgé de 54 ans, connu pour son comportement fantasque, avait publié une photo de lui en costume militaire, prise lors d’une cérémonie à l’ambassade de Chine à Bruxelles, à l’occasion du 90e anniversaire de la fondation de l’armée populaire chinoise. Or, aux termes de cette loi du 27 novembre 2013, toute rencontre officielle d’un membre de la famille royale avec des dignitaires étrangers est soumise à l’autorisation préalable du gouvernement.
Le prince est coutumier de ce type d’écart, ce qui a incité Charles Michel à lancer une procédure de sanction en septembre. « Dans le passé, on a plusieurs fois essayé de lui rappeler les règles et il ne les a pas suivies », a souligné Frédéric Cauderlier. La retenue de 15% sur une dotation annuelle de quelque 300 000 euros ne serait appliquée que l’an prochain. « Il n’a jamais été question d’une sanction permanente », a assuré cette même source.
Il y a deux semaines, Me Laurent Arnauts, l’avocat du prince Laurent, avait invoqué le risque d’un « isolement social » de son client si on le privait de toute rencontre avec des responsables étrangers. Ces arguments ont été jugés « infondés » par le gouvernement belge, auquel sont associés depuis 2014 les nationalistes flamands de la N-VA, qui considèrent la monarchie « dépassée ».
Le Quotidien/AFP