Avançant sur le chemin balisé par Michel Hazanavicius, Mozinor, Plonk & Replonk et même Guy Debord, un duo ne sachant pas dessiner, détourne de vieilles BD américaines des années 40-50 pour mieux interroger notre époque. À la fois drôle et intelligent.
Au rayon détournement, la BD a, jusqu’alors, été relativement épargnée. Certes, il y a toujours Martine, héroïne en culottes courtes et aux couvertures naïves sujettes à de nombreuses réinterprétations. Sans oublier la figure incontournable de Tintin, icône trop lisse et trop pesante du 9e art, elle aussi régulièrement égratignée, quitte à subir des poursuites judiciaires de la famille Hergé… «C’est maigre !», confirme Yann Girard, trentenaire, qui avec son vieux copain Émile Bertier redonnent du souffle à la pratique, en évitant de tomber dans la pâle parodie – qui, avouons-le, ne manque malheureusement pas.
L’idée de jouer aux pirates trublions remonte aux années collège. Comme beaucoup, le duo s’éclate à visionner, en boucle, Le Grand Détournement, film signé Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette, sorti en 1993 à l’époque où Canal+ était encore une chaîne pleine d’audace. Une œuvre ...
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