L’auteur de bande dessinée Nikita Mandryka, créateur du personnage comique le « Concombre masqué », est mort à 80 ans, ont annoncé ses éditeurs lundi.
Ce dessinateur qui s’est aussi fait appeler Kalkus à ses débuts s’est éteint dans la nuit de dimanche à lundi à son domicile de Genève, a indiqué l’éditeur de ses derniers ouvrages, Alain Beaulet.
Il avait reçu le Grand Prix de la Ville d’Angoulême en 1994 et le Prix du patrimoine du Festival d’Angoulême en 2005 pour son personnage du Concombre masqué, légume un peu dingue et philosophe.
Petit-fils d’un officier supérieur de la Marine russe chassé en Afrique du Nord par la Révolution de 1917, Nikita Mandryka était né à Bizerte en Tunisie le 20 octobre 1940. Sa vocation lui vient de la découverte de Spirou dans son enfance. Les soubresauts de l’Histoire font atterrir sa famille au Maroc puis à Lons-le-Saunier. Il montera à Paris pour étudier le cinéma à l’Idhec, mais optera finalement pour la BD.
« Avec un papier, un crayon, et un pinceau, on fait soi-même son cinéma », disait-il, cité par les éditions Dargaud.
« Humour aussi décalé que décoiffant »
Le « Concombre » naît en 1967 dans le magazine Vaillant. Ce personnage habite un désert du bout du monde, regarde « la télédérision » et s’exclame « Bretzel liquide ! », son expression favorite, dès que les choses partent de travers, c’est-à-dire tout le temps. Après avoir quitté cette revue et collaboré avec Vaillant, cet avant-gardiste fonde en 1972 L’Écho des savanes avec Claire Bretécher et Marcel Gotlib.
Il en part pour devenir rédacteur en chef de Charlie Mensuel en 1982, puis de Pilote en 1983. Le « Concombre masqué » revient en album chez Dupuis dans les années 1990. En 1998, Mandryka devient l’un des pionniers de la BD sur internet, publiant des planches sur son propre site.
Dargaud a rendu hommage à « un humour aussi décalé que décoiffant, un sens aigu de la dérision et de l’absurde, un langage réinventé, un délire contrôlé, un graphisme percutant, le tout parsemé de quelques réflexions philosophiques ».
LQ/AFP