À vos moulinets, prêts, dansez ! Samedi se déroule la cinquième édition du battle «On S’en Fish» au M Club de Luxembourg. Et de gros poissons de la discipline sont attendus.
Fin octobre, il est parti pour la première fois à Los Angeles. Avec sept potes, dont certains amateurs de kizomba. Et ses yeux s’illuminent dès qu’il en reparle. Lui, c’est Mehdi Mimèche aka Dimey (33 ans), président de l’association Cœur en corps, mais house danceur et kiffeur de vibes avant tout. «Franchement, c’était magnifique. J’ai eu le coup de foudre pour la Californie, les différentes communautés qui s’y trouvent. La danse est vraiment dans leurs gènes, elle fait partie de leur culture, de leur identité. Et puis le ciel bleu, le soleil, Venice Beach, les décolletés, les fesses bombées… Ouah, vous ne pouvez pas rester indifférent. Alors, ouais, j’ai essayé de moyenner, même si mon anglais est plutôt limité. D’autant qu’avec ma barbe bien taillée et ma chaîne autour du cou, on me prenait pour un latino…», glisse-t-il en se marrant.
Fraîcheur, folie, humanité
Mais au-delà de ça, de la pauvreté et des gratte-ciel des majors, ce qui l’a le plus marqué là-bas, sur la côte Ouest, c’est la chaleur. Pas uniquement celle du mercure qui avoisinait les 38°C. Celle des gens. Qui te claquent des «hi, bro !», te checkent de la main ou de l’épaule. Parfois, ça ressemblait limite à des câlins.
C’est cet état d’esprit, cette fraîcheur, cette folie mais aussi cette humanité qu’il veut inculquer à son bébé : le battle «On S’en Fish». Autrement dit, un évènement de danse hip-hop qui se tiendra samedi au M Club à Hollerich, et ce pour la deuxième année d’affilée.
Pour donner une motivation supplémentaire aux artistes de venir au Grand-Duché, Mehdi a réuni de prestigieux membres du jury, dont il fait la présentation :
Mamson (Serial Stepperz/Wanted Posse, Paris) : « C’est le Zidane de la house. C’est l’un des danseurs les plus titrés en Europe, voire dans le monde. Il a remporté tous les principaux battles. Il est reconnu partout, même sur la Lune, je crois… C’est une référence. Son style à lui, c’est la subtilité, l’identité, la technique, l’originalité. Il a tout, il a cette aisance et c’est un acharné, il est en constante évolution, il ne reste pas sur ses acquis. Et ça danse à différentes lectures… Et ça c’est très fort. L’une de ses signatures, c’est de mettre son poing au sol, comme Luffy, le héros du manga One Piece. »
Blondy (Paris) : « Blondy, c’est un fidèle. Il a un gros cœur, le Congolais. Il était déjà là à l’Atelier 2-4 à Metz comme juge lors la 2e édition du battle ‘On S’en Fish’. C’est un poppeur, c’est-à-dire un spécialiste de la danse du robot, mais aussi un sacré showman… et accessoirement un amateur de bière. Aujourd’hui, sur YouTube, l’une de ses vidéos a été vue plus de 15 millions de fois. Il est souvent appelé au Japon pour faire des émissions télé, des démos. En plus de ça, il continue à faire toute l’année des street shows à Paris, donc c’est un vrai ! »
Keyz (Freemindz, Toulouse) : « ‘Vince’, il faisait avant partie de Vagabond, un crew français renommé qui a remporté 2 fois le Battle of the Year (2006 et 2011), l’équivalent des championnats du monde par équipe en break. C’est l’un des b-boys les plus cotés du moment. Pourquoi ce nom de b-boy Keyz ? Parce que sa signature, en tant que danseur, c’est qu’il arrive à placer des clés (NDLR : mouvement dont le principe consiste à faire passer un segment (bras, jambe) par une fenêtre que le danseur a lui-même créée, d’où l’image de la clef dans la serrure) dans sa danse à n’importe quel moment. Dans sa tête, ils sont 47, je crois… Car faut pas être tout seul pour avoir tellement de délires, d’univers, de flow, de passages… Bref, le mec c’est un artiste ! »
Ismaël Bouchafra-Hennequin