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[Bande dessinée] Cosey au sommet


(Photo : AFP)

Le Suisse est le lauréat du Grand Prix de la ville d’Angoulême.

Le dessinateur suisse Cosey, auteur notamment de la série Jonathan, et plus récemment d’un Mickey revisité, a reçu mercredi soir le Grand Prix de la ville d’Angoulême, un des plus prestigieux prix de bande dessinée, à la veille de l’ouverture du festival international de la BD. Âgé de 66 ans, Cosey (de son vrai nom Bernard Cosandey) était en lice face à deux autres géants : le Français Manu Larcenet et l’Américain Chris Ware.

Il a été choisi au second tour de scrutin. «Les auteur(e)s consacrent ainsi par leur vote un auteur dont l’univers onirique, tourné notamment vers les pérégrinations et les cimes enneigées, a déjà réuni, depuis plus de quarante ans, des lecteurs d’une indéfectible fidélité», a indiqué la direction du festival. Pour de nombreux lecteurs, le nom de Cosey se confond avec Jonathan (Le Lombard), le héros d’une formidable saga apparu pour la première fois dans le Journal Tintin en 1975. Ni héros ni anti-héros, Jonathan a incarné dès le départ une bande dessinée où l’aventure est aussi intérieure.

Comment Mickey rencontra Minnie…

Dessinateur globe-trotteur, amoureux de l’Asie, Cosey a prêté beaucoup de sa personnalité à son personnage fétiche. Chacun des 16 épisodes (à ce jour) de la série qui se passe dans l’Himalaya peut se lire comme une fiction autobiographique. Cosey avait déjà été primé à Angoulême, en 1982, où il avait reçu le prix du meilleur album de l’année pour le 7e tome de Jonathan, intitulé Kate. Mais l’œuvre de Cosey ne saurait se résumer à cette saga. On lui doit aussi notamment deux tomes d’À la recherche de Peter Pan (Le Lombard) où éclate son talent pour la représentation graphique du vide. Le dessinateur a également publié chez Dupuis plusieurs albums où, grâce à son trait délicat, s’exprime son talent pour créer des atmosphères baignées de mélancolie : Voyage en Italie et Saïgon-Hanoï, deux histoires sur des vétérans de la guerre du Vietnam ou encore Zeke raconte des histoires qui a encore l’Asie (en l’occurrence la Birmanie) pour cadre.

Mais Cosey peut également se retrouver là où on ne l’attend pas. Il a ainsi signé l’an dernier Une mystérieuse mélodie, un superbe et étonnant Mickey dans une collection originale lancée par Glénat où des auteurs de la BD franco-belge revisitent l’univers du héros de Disney. Une mystérieuse mélodie raconte comment Mickey rencontra Minnie. L’album, faussement mièvre, a le charme désuet des premiers albums de Mickey.

L’histoire se déroule à la fin des années 1920. Avec son trait rond et doux, Cosey parvient à captiver les enfants (il nous apprend enfin pourquoi le chien de Mickey s’appelle Pluto) et à enchanter les adultes grâce à ses innombrables clins d’œil. L’an dernier, c’est le Belge Hermann, un autre auteur fétiche du Lombard, qui avait reçu le Grand Prix de la ville d’Angoulême.

Le Quotidien

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