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Aux Grammys, la victoire de l’émotion et une polémique à la clef


L’industrie musicale a récompensé dimanche soir l’émotion sans fioritures au détriment du spectaculaire lors des 57e Grammys, qui ont fait l’objet d’une polémique, le rappeur Kanye West jugeant l’attribution à Beck du prix de l’album de l’année « irrespectueux ».

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Sam Smith pose avec ses trophées le 8 février 2015 lors du gala des 57e Grammy Awards à Los Angeles. (Photo : AFP)

Le gala des Grammy Awards, qui récompense si souvent des artistes pop, a offert trois de ses quatre récompenses les plus prestigieuses au chanteur de soul britannique Sam Smith, grand gagnant de cette édition, et la récompense reine de l’album de l’année à l’innovateur rock Beck, pour « Morning Phase », qui est probablement son album le plus introspectif. Une décision que n’a pas goûtée Kanye West, qui a fustigé le jury et le rockeur à la sortie de la cérémonie: « Beck doit respecter les artistes et rendre sa récompense à Beyoncé », qui la mérite davantage, a-t-il déclaré au micro d’E! television.

« Quand vous faites régresser l’art, que vous ne le respectez pas et que vous giflez en plein visage ceux qui produisent des morceaux monumentaux, c’est irrespectueux », s’est emporté le rappeur. « S’ils veulent que de vrais artistes continuent de monter, ils doivent arrêter de jouer avec nous, nous on ne joue plus », a-t-il ajouté à l’adresse de l’industrie musicale. En 2009, Kanye West avait déjà fait irruption sur la scène des MTV Video Awards, en expliquant que Beyoncé méritait bien plus le prix de la meilleure vidéo pour une artiste féminine que la  toute jeune lauréate, Taylor Swift.

Le multi-instrumentiste et auteur-compositeur culte Beck a gagné à la surprise générale le titre d’album de l’année pour « Morning Phase », duquel ressortent les accords de sa guitare acoustique et sa voix introspective. Depuis deux décennies, le rockeur de Los Angeles est plebiscité par les critiques — si ce n’est par le grand public — grâce à une riche discographie. Dans son travail, on retrouve des inspirations aussi variées que les groupes de mariachis mexicains ou du hip-hop, et des chansons ironiques, cryptiques ou lyriques comme « Loser », « Devil’s Haircut » et « Satan Gave Me a Taco ».

> Virage à 180 degrés

Les Grammys ont pris cette année un virage à 180 degrés après la consécration l’année dernière du duo électro français Daft Punk. Parmi les nominés, cette année, il y avait certes de nombreux artistes dont les chansons ont été arrangées en studio, de Taylor Swift à Iggy Azalea en passant par Meghan Trainor ou Ariana Grande.

Mais à part une récompense pour un producteur, la plupart de ces stars sont rentrées bredouilles. Au contraire, Sam Smith, serveur à Londres il y a encore quelques années, a vu sa carrière décoller en seulement quelques mois grâce à « Stay With Me », une douce ballade qui parle de la solitude après une aventure d’un soir, et qui lui a valu la plupart de ses récompenses.

L’ascension rapide du jeune chanteur de 22 ans est d’autant plus remarquable qu’il remplit les stades et les salles de concerts avec sa puissante voix de ténor plutôt qu’avec des pas de danse ou des tenues osées. Si la plupart des jeunes stars implosent, Sam Smith indique que son approche personnelle et honnête lui donne l’espoir de lendemains qui chantent.

« Ce qui est magnifique à propos de cet album c’est que je ne jouais pas un rôle, donc je n’ai pas eu à travailler très, très dur pour faire ce que j’ai fait jusque là, je suis resté moi-même », a-t-il déclaré aux journalistes après sa consécration dimanche soir. Sam Smith, qui n’est pas vraiment connu pour son physique svelte, a également affirmé que sa carrière a décollé le jour où il a ignoré la pression autour de son apparence.

« J’ai eu mon premier manager à 12 ans et j’avais une idée complètement biaisée de ce que je devais faire pour devenir une pop star. J’ai donc commencé à perdre beaucoup de poids, à porter des tenues folles et du maquillage », se souvient-il. « Ce n’est que quand j’ai arrêté d’accorder de l’importance au physique et commencé à être moi-même, et manger des burgers, que tout a démarré », a-t-il ajouté. Jusqu’ici, personne ne s’est insurgé contre ses quatre récompenses aux Grammys.

AFP

https://www.youtube.com/watch?v=Ysg2h_V-YF8

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