« Boyhood »est le grand gagnant des Golden Globes, qui célèbrent la mobilisation en France.
Arborant un pin’s noir « Je suis Charlie », George Clooney a conclu son discours par ces mots : « Nous ne marcherons pas dans la peur. » (Photos : AFP/AP/screenshot)
Boyhood, tourné sur douze ans avec les mêmes acteurs, a été sacré meilleur film dramatique aux Golden Globes dimanche lors d’une cérémonie marquée par de vibrants hommages aux victimes des attentats de Paris. « C’est un film très personnel pour moi », a déclaré Richard Linklater, qui a aussi reçu le Golden Globe du meilleur réalisateur, dédiant son prix « aux familles qui traversent ce monde et font de leur mieux ».
Boyhood, qui relate l’enfance d’un petit garçon (Ellar Coltrane) qui devient un homme dans une famille déchirée. Émouvant et unique en son genre, il a été tourné sur plus d’une décennie dans le plus grand secret avec les mêmes comédiens : Ellar Coltrane, que l’on voit grandir sous nos yeux, Patricia Arquette, qui joue sa mère et a été nommée meilleure actrice dans un second rôle, et Ethan Hawke.
Carton plein pour l’équipe de « Boyhood », qui repart avec trois Golden Globes.
Tout au long de la soirée, de vibrants hommages ont été rendus aux 17 victimes des attentats jihadistes en France. « Aujourd’hui était une journée extraordinaire, il y avait des millions de personnes dans la rue, pas seulement à Paris mais aussi dans le monde entier », a déclaré George Clooney en recevant le prix Cecil DeMille, honorant sa carrière et son engagement humanitaire. « Nous ne marcherons pas dans la peur. Nous ne le ferons pas… Alors, « je suis Charlie » », a-t-il dit en français, tout comme Jared Leto, qui a ajouté : « On vous aime. » Il a aussi espéré que les attentats en France ne vont pas alimenter un sentiment anti-musulman.
En début de soirée, Theo Kingma, président de la HFPA, qui remet les Golden Globes, avait lui aussi affirmé : « Nous devons être unis face à quiconque voudrait réprimer la liberté d’expression, partout, de la Corée du Nord à Paris », suscitant une ovation debout. Il faisait aussi allusion à l’attaque informatique subie par Sony Pictures pour faire annuler la sortie du film parodique The Interview, attribuée par les États-Unis à Pyongyang.
> La Corée du Nord moquée
Amy Adams, sacrée meilleure actrice dans une comédie pour Big Eyes, a affirmé que son « cœur est avec tout le monde à Paris et tous ceux qui sont victimes de la violence ». C’est Grand Hotel Budapest, de Wes Anderson, qui a été nommé meilleure comédie, battant le favori Birdman d’Alejandro Inarritu, reparti avec deux prix, dont celui du meilleur scénario.
Son interprète Michael Keaton a été sacré meilleur acteur dans une comédie pour le rôle d’un ex-comédien de films de superhéros qui tente de renouer avec la gloire au théâtre. Lui-même avait jadis joué Batman. Les maîtresses de cérémonie Tina Fey et Amy Poehler n’ont cessé lors de la soirée de faire allusion à l’attaque informatique de Sony Pictures. « Ce soir, nous célébrons (…) tous les films qui ont été approuvés par la Corée du Nord », ont-elles lancé.
Parmi les multiples prix remis dimanche à l’hôtel Hilton de Beverly Hills, le Britannique Eddie Redmayne a été sacré meilleur acteur dans un film dramatique pour The Theory of Everything, sur le génie paralysé, Stephen Hawking.
Pendant la cérémonie, une pseudo-journaliste et militaire nord-coréenne s’est levée pour faire un « selfie » avec Meryl Streep avant de monter sur scène.
La radieuse Julianne Moore a quant à elle été primée pour son interprétation dans Still Alice d’une femme malade d’Alzheimer. En télévision, The Affair, mi-liaison extraconjugale torride mi-polar, et Transparent, sur un père de famille transgenre qui fait son coming out, ont été récompensées. Le palmarès a privilégié les films à petit budget, comme Boyhood (2,4 millions de dollars) ou Birdman (18 millions), par comparaison aux grosses productions comme Guardians of the Galaxy, film américain aux plus fortes recettes l’an dernier, qui a coûté 170 millions de dollars…
Le Quotidien/AFP
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