Le gouvernement autrichien a annoncé vendredi la réouverture progressive des salles de spectacle à partir du 29 mai et fait face à une bronca des milieux artistiques ayant conduit à la démission de la secrétaire d’État à la Culture.
Dans le cadre du plan de déconfinement mis en œuvre mi-avril, les théâtres et les salles de concert pourront accueillir jusqu’à 100 spectateurs à compter de fin mai, en respectant de strictes normes de distanciation sociale, a fait savoir le gouvernement à l’occasion d’une conférence de presse. La jauge sera ensuite élargie à 250 personnes au 1er juillet, date à laquelle les cinémas vont également rouvrir, et jusqu’à 1 000 personnes au 1er août, avec des aménagements spécifiques. Les autorités vont aussi définir un « concept préventif » pour encadrer les répétitions et les tournages.
Le Festival de musique, d’opéra et de théâtre de Salzbourg, l’un des plus prestigieux du monde, a annoncé dans la foulée son maintien en août, dans une version adaptée aux nouvelles normes sanitaires. « Un festival modifié semble possible », a dit son conseil d’administration dans un communiqué. Ce rendez-vous estival dans la ville natale de Wolfgang Amadeus Mozart, prisé des mélomanes, doit présenter son programme alternatif le 25 mai.
Le festival de Salzbourg, qui fête son centenaire cette année, devra considérablement revoir son organisation, mais sera l’une des rares grandes manifestations de la saison à se maintenir.
Démission d’Ulrike Lunacek qui ne peut « pas en faire plus »
Vendredi matin, la secrétaire d’État autrichienne à la Culture a démissionné à la suite de critiques de l’opposition et du secteur culturel. Ce dernier se disait oublié des aides financières et dans la levée des restrictions, alors que l’Autriche a rouvert des pans entiers de son économie depuis le 14 avril. Le gouvernement autrichien de coalition entre les conservateurs et les écologistes a mis en place un plan d’aide aux professionnels de la culture mais il est jugé très insuffisant par ses bénéficiaires.
Le secteur culturel avait réclamé cette semaine un véritable plan de sauvetage, comprenant des compensations pour les pertes de billetterie, l’élargissement à tous les corps de métier du droit au chômage partiel et au fonds de soutien. « Bien que nous ayons annoncé des choses concrètes et que nous ayons eu de nombreuses conversations et vidéoconférences (…), je me vois obligée de constater que je ne peux pas en faire plus », a déclaré la secrétaire d’État écologiste Ulrike Lunacek, une ancienne vice-présidente du Parlement européen.
Les salles de spectacle et les cinémas ont été les premiers à fermer, début mars, dans ce pays où le poids économique de la culture, notamment de la musique classique, est significatif. Les musées rouvrent progressivement à partir de vendredi, comme les bibliothèques.
AFP/LQ