Vous souhaitez vous faire une première expérience sur scène et dans les backstage ? Le Centre des arts pluriels d’Ettelbruck (CAPE) lance «Temple», un projet artistique, pluridisciplinaire à visée pédagogique à destination des jeunes âgés de 12 à 20 ans. Et ça tombe bien, il reste encore quelques places…
Vous vous souvenez du générique culte de la série X-Files ? Si, si, celui, angoissant à souhait, qui a marqué toute une génération de téléspectateurs par ses notes de synthé et ses images étranges…
Eh bien, pour tout dire, c’est ce qui nous est venu d’emblée à l’esprit en voyant l’affiche du projet «Temple – Art’n be Part» du CAPE d’Ettelbruck : une scène, quelques tags, une atmosphère lunaire de fin du monde… Sauf qu’ici, en creusant un peu, on apprend que le but de la démarche n’est en réalité pas de faire flipper, mais d’interpeller. Susciter l’intérêt, intriguer même, faire qu’on s’y arrête, qu’on y prête attention. «Houuuuu, alors ça c’est très tordu, mais bougrement intelligent», dirait alors François Pignon (Le Dîner de cons) !
Sur le flyer, on promet aux jeunes de 12 à 20 ans qui s’inscriront au projet «un voyage inoubliable, une expérience »mortelle » qui (les) rapprochera à pas de géant des arts de la scène».
Différents ateliers sont ainsi proposés : théâtre, danse, musique/chant, couture.
Benoît Callens, aka b-boy Callenz, prof de danse hip-hop, ne faisait à la base pas partie du casting. Comprenez de l’aventure. Mais le Mouscronnais de 31 ans, résident luxembourgeois depuis maintenant 5 printemps, a finalement remplacé au pied levé son ami belge Manu Di Martino (Okus Lab).
Samedi dernier, «Ben» a donné son premier cours de danse à Ettelbruck. Il y avait Jessica, Lorena, Nelly, etc. Bien sûr, Covid oblige, tout cela s’est passé dans le respect des mesures sanitaires en vigueur : masques, distanciation sociale, groupe de 10 ados maximum, grande salle, désinfection régulière des mains. «Pour l’instant, on commence par quelques workshops (NDLR : ateliers) de découverte, histoire que les jeunes se familiarisent avec la discipline (NDLR : dans son cas, les danses debout – popping (notamment du tutting ou tetris), locking… – et la danse au sol (breakdance), où il a pu déjà, remarquer que certains sont plus dans la rythmique, d’autres sur le côté acrobatique). De manière générale, on travaille sur le corps, l’espace, le mouvement. Ensuite, on entrera dans le vif du sujet.»
Après une période de travail (février-juillet 2021), l’heure sera en effet venue pour les jeunes de se pencher sur la thématique : le fameux «Temple» (septembre 2021). Et la dramaturgie qui va avec. «C’est-à-dire, sur le fait d’arriver dans un club, une vieille discothèque délabrée, explique, entre deux cartons de déménagement, Nathalie Moyen, coordinatrice artistique et metteuse en scène du projet. Dans ce lieu abandonné, les jeunes vont se rencontrer, s’approprier petit à petit cet environnement rempli de mystères, où des choses étranges se passent. Là, ils auront différents objets à leur disposition. Charge à eux d’essayer de donner vie à tout ça, une âme quoi !»
Venez clubber !
«Il n’y a pas de réelle trame par rapport à l’histoire. Les jeunes, on leur donne simplement une direction, reprend Benoît Callens. Mais après, ce sont eux qui sont aux manettes, ils ont la totale liberté de créer, de s’exprimer, de laisser parler leur imagination. En clair, de bricoler, d’expérimenter, d’apporter leur propre touche. On mixera alors les différents groupes : par exemple le chant avec la danse, la danse avec le théâtre… Le but est que lors du spectacle (NDLR : les représentations sont prévues du 30/09 au 02/10/2021) on ait un truc complètement mixé, hybride, fluide, pas seulement mis bout à bout, juxtaposé, saccadé. Bref, qu’on arrive à créer un pont entre les différents ateliers. Pour nous, les profs, c’est aussi excitant, car on va être »challengés », on ne sait pas vraiment ce que ça va donner.»
«À ma connaissance, même si le projet »Temple » a dû être décalé*, c’est la première fois que notre centre de la région Nord propose un projet comme ça : artistique, interdisciplinaire et participatif, nous glisse Lena Mergen, chargée de projets au CAPE. Personnellement, je me réjouis que ça ait lieu car ça peut aider les jeunes à faire face à la situation actuelle. Se défouler, s’exprimer, rencontrer des gens à cette période si particulière est à mon sens un très bon remède pour lutter contre la sinistrose, l’état dépressif ambiant. Et je suis vraiment hyper curieuse de voir le résultat…» Nous aussi ! Enfin, surtout si ça se finit par une virée fictive en boîte… avec des rythmes de charleston (ts ts ts) survoltés au beatbox !
Ismaël Bouchafra-Hennequin
«Temple – Art’n be Part», Centre des arts pluriels d’Ettelbruck (CAPE). Projet soutenu par la Fondation Sommer. Inscriptions gratuites encore possibles par courriel à temple@cape.lu ou par tél. au 26 81 21-307. Aucunes connaissances artistiques ne sont requises. Le projet s’effectue dans le respect des mesures sanitaires en vigueur.
* Prévu au départ en 2020, le projet «Temple» a dû être reporté à cette année 2021, en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Pour en savoir plus :
– Page Facebook du projet «Temple – Art’n be Part»
– Page dédiée au projet sur le site du Centre des arts pluriels d’Ettelbruck (CAPE)
Mir hunn nach e puer Platze fräi! Wann dir interesséiert sidd un dësem Projet deel ze huelen, egal fir op d’Bün oder…
Publiée par Temple – Art’n be Part sur Mardi 5 janvier 2021
Même s’il y a le Covid, l’art doit continuer d’exister (Nathalie Moyen)