Après une 15e saison «anniversaire» record, le CAPe compte bien garder le rythme pour la prochaine.
Pour sa première programmation la saison dernière à l’occasion des quinze ans du CAPe, à Ettelbruck, son directeur a été gâté. « C’était très positif , clame Carl Adalsteinsson. On a enregistré plus de 21 000 spectateurs, et notre taux de remplissage, estimé à 75 %, est un nouveau record. »
Un succès à mettre sur le compte, d’une part, d’une affiche qui a su trouver un juste « équilibre» entre propositions «populaires » et d’autres plus «radicales », et, d’autre part, d’un meilleur ancrage territorial : « L’aspect local est une donnée essentielle. Aujourd’hui, le CAPe semble faire partie de la vie quotidienne des habitants de la région .»
Si la maison se qualifie de « pluridisciplinaire », certains domaines artistiques restent néanmoins privilégiés par le public, comme la musique, les cabarets en luxembourgeois et le cycle «jeune public», CAKU, qui a connu un « succès fou » qui ne semble pas s’essouffler. « Cette année, on a lancé la prévente la semaine dernière, et certaines manifestations sont déjà complètes! »
Sans oublier la réussite du nouveau festival aCAPElla qui, pour le coup, sera reconduit en mode biennal, en alternance avec le traditionnel Printemps Danse, lancé en 2003, et que l’on retrouvera donc en marc 2017, avec notamment Sascha Ley et Sylvia Camarda ( Mi Frida ), le Trois C-L ( C’est drôle, ça danse! ) et Jean-Guillaume Weis ( A Bucketful of Dreams ). « Ce festival est un miroir de la scène chorégraphique contemporaine. Ça reste un moment très fort », précise, enthousiaste, Carl Adalsteinsson.
Le CAPe «anticipe» le Brexit
En outre, pour la saison à venir, l’es’CAPE Club, inauguré l’an passé, poursuit sur sa voie «lounge» avec six concerts « aux accents jazz ».
Dans le même ordre d’idées, le programme de médiation de l’art, animé par Christian Mosar, s’enrichit de deux conférences supplémentaires. Si le théâtre augmente sa visibilité – grâce aux collaborations avec les représentants nationaux (Centaure, TOL, Rotondes, théâtre d’Esch-sur-Alzette) et acteurs locaux (avec notamment un week-end d’humour avec Cojellico’s Jangen, Makadammen et d’Independent Little Lies), c’est bien la musique qui est qualitativement très bien représentée.
« C’est une compétence clé du CAPe », souligne son directeur, exemples à l’appui avec les venues prochaines du groupe Paris Combo, du duo Igudesman & Joo – « très populaire dans les pays germanophones », de la jeune chanteuse de fado Gisela João et encore de The Tiger Lillies, qui reviennent dans le Nord pour la troisième fois. « C’est leur premier concert en Europe, après l’Angleterre , sourit Carl Adalsteinsson, qui reconnaît « anticiper le Brexit ».
Restent quelques évènements qui font la signature du CAPe, comme l’opérette ( Die Csárdásfürstin ), genre qui « n’est plus programmé dans les autres maisons », regrette-t-il, et ces expositions qui alternent « artistes jeunes, confirmés et atypiques ».
À noter, enfin, que l’OPL se rendra deux fois au CAPe, tandis que le Mois européen de la photographie y prend ses quartiers pour la première fois, à travers une thématique consacrée au « post 9-11 et à la crise migratoire ».
Autant de rendez-vous qui devraient permettre à l’établissement « d’accrocher » encore un peu plus son public, et de poursuivre sa médiation culturelle et sociale, autre volet « nécessaire » d’une maison qui, à travers ses nombreux ateliers, n’oublie jamais les jeunes écoliers, ni les populations en difficulté.
Grégory Cimatti