La police mozambicaine a mis en garde mardi la population contre des crimes rituels visant les chauves, après l’assassinat de deux hommes dégarnis dans le centre du Mozambique, une région déjà connue pour ses persécutions d’albinos.
« Le mois dernier, les meurtres de deux personnes chauves ont conduit à l’arrestation de deux suspects », a rapporté le porte-parole de la police, Inacio Dina, lors d’une conférence de presse dans la capitale, Maputo. « Leurs motivations relèvent de la superstition et de la culture : la communauté locale pense que les individus chauves sont riches », a poursuivi Inacio Dina, qualifiant le phénomène de « préoccupant ».
Tête coupée et organes retirés
Ces homicides ont eu lieu à Milange, dans le centre du pays, à quelques kilomètres de la frontière avec le Malawi. La police locale a précisé que les deux victimes étaient âgées de plus de 40 ans. « L’une d’elles a été retrouvée la tête coupée et les organes retirés », a précisé Miguel Caetano, porte-parole des forces de l’ordre pour la province centrale de Zambézie. Les suspects arrêtés sont deux jeunes Mozambicains d’une vingtaine d’années. « D’après leurs déclarations, leurs mandataires se trouvent en Tanzanie et au Malawi. Les organes étaient destinés à des guérisseurs pour des rites magiques destinés à favoriser la fortune de ces mandataires », a expliqué Miguel Caetano. C’est la première fois que des personnes chauves sont victimes de persécution dans cette région, a-t-il assuré.
A Maputo, le porte-parole national de la police a fait le parallèle avec les persécutions dont font l’objet les personnes atteintes d’albinisme, en franche augmentation depuis 2014. D’après l’ONU, plus de cent attaques contre des albinos ont été recensées au Mozambique depuis 2014, essentiellement dans le centre et le nord du pays.
Le Quotidien/AFP