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Aerowaves : eh bien, dansez maintenant !


Aerowaves, quand la fine fleur de la jeune danse européenne se dévoile. (©Alicce Brazzit)

Tous les deux ans, à la rentrée, Aerowaves Dance Festival Luxembourg donne rendez-vous avec la création chorégraphique européenne tous azimuts.

Bernard Baumgarten, directeur artistique du Trois C-L, est du genre catégorique : «Il y a dix ans, au Luxembourg, c’était la musique et le théâtre. Aujourd’hui, il faut ajouter la danse.» Et pas n’importe laquelle, selon lui : celle de qualité, qui s’écrit au présent, avec des chorégraphes «prometteurs» qu’il faut encore polir.

C’est, pour résumer, la mission que s’est donnée le réseau Aerowaves, à savoir offrir à ces jeunes «talents» émergents l’opportunité de diffuser leurs créations sur les scènes de nombreuses villes européennes.

Quarante-cinq partenaires – dont le Trois C-L – qui épluchent et visionnent les candidatures, débattent, attribuent des points (au terme d’un «système de notation complexe où parfois, ça se joue au détail») et isolent, en bout de course, les 20 propositions les plus «intéressantes» – comprendre celles portées par «des gens qui ont quelque chose à dire» et qui «peuvent se développer» dans le temps – afin de les lancer dans le grand bain international.

«Le niveau monte, c’est indéniable !»

Une tâche qui n’est pas sans danger, selon le chorégraphe : «L’important est de bien encadrer, de bien conseiller les postulants, dit-il. Car se faire une mauvaise publicité d’autant de professionnels, ce n’est pas terrible !» Mais, toujours selon lui, un projet bien ficelé offre quelques garanties, même quand on ne figure pas dans la sélection finale. «L’important, c’est d’être vu et apprécié. Une pièce pourra alors se préciser à travers une résidence, ou figurer dans une programmation annexe ou un festival.»

De Moscou à Chypre, ces danseurs, aux attentes et genres différents – «en danse contemporaine, il y a autant de styles que de chorégraphes» – se confrontent donc à d’autres publics, d’autres cultures – idéal, en somme, pour leur formation. Et au Luxembourg, ils seront accueillis pas le Trois C-L et Neimënster, partenaire de l’évènement. Ensemble, le duo, après avoir visionné «40 pièces», a jeté son dévolu sur huit, selon différents critères : le mouvement, l’humour, la diversité. Signe des temps, certaines d’entre elles se questionneront sur l’homme et sa place dans le monde, «thème très en vogue», témoigne Bernard Baumgarten.

Que l’on parle des réseaux sociaux, que l’on teste les limites physiques, que les corps soient engagés, une idée prédomine : «Le niveau monte, c’est indéniable !», soutient-il. En Europe comme au Luxembourg d’ailleurs, comme en témoignent les classements annuels du réseau Aerowaves.

«Ces dernières années, on a compté 6 à 8 postulants. Et chaque année, on en compte 2 dans le top 40 !» C’est le cas de Sarah Baltzinger, sortie du TalentLAB 2017, et figurant cette année au festival. Ce fut aussi le cas de Jill Crovisier il y a deux ans, lauréate du Lëtzebuerger Danzpräis 2019 et future représentante du Grand-Duché au festival «Off» d’Avignon (The Hidden Garden). Ça laisse songeur.

Grégory Cimatti

Neimënster et Banannefabrik – Luxembourg. Les 3, 5 et 7 septembre.