Avec son neuvième album, Keep the Village Alive, prévu pour le 11 septembre, Stereophonics reste fidèle à son rock énergique. Petit frère des mastodontes de la britpop, le groupe, qui sera en concert à l’Atelier le 8 octobre, revient avec un opus équilibré et fidèle au rock énergique qu’il façonne depuis deux décennies.
C’est au rez-de-chaussée d’une petite maison en brique de l’ouest de Londres que les quatre membres du groupe ont installé leurs quartiers, autant studio d’enregistrement que refuge. Entre les guitares électriques accrochées au mur et les piles de CD, une stéréo diffuse Pet Sounds , chef-d’œuvre des Beach Boys et ode poignante au temps qui passe.
« Dans la grande histoire du rock, on est toujours assez jeune », lance Kelly Jones, le chanteur et guitariste aux faux airs de gamin espiègle, malgré ses 41 ans, dont près de la moitié passée à composer les plus grands tubes de Stereophonics. Avec Keep the Village Alive , Jones livre pourtant un hommage à ses racines et à leurs débuts.
Ce nouvel opus se veut plus simple d’accès, a contrario du précédent, Graffiti on the Train , sorti en 2013 et imaginé comme partie d’un tout plus ambitieux qui devait accompagner la sortie d’un film éponyme, écrit par Stereophonics, mais qui ne vit finalement jamais le jour faute de financement.
Jones et ses acolytes – dont il ne reste que le bassiste Richard Jones de la formation d’origine, à qui se sont ajoutés désormais le guitariste Adam Zindani et le batteur Jamie Morrison – semblent avoir voulu revenir à ce qui a fait leur succès : un savant mélange de chansons nerveuses et entraînantes qui donnent envie de danser le poing en l’air ( C’est la vie , Sing Little Sister ) associées à de longues balades intimistes ( Song for the Summer , I Wanna Get Lost with You ).
Le tout agrémenté de puissants riffs de guitares et de la voix éraillée de Kelly Jones qui entonne ses textes romantiques. Dix morceaux ciselés, dont trois sont issus des sessions d’enregistrement de l’opus précédent.
Hommage aux petits villages
« C’est un album assez optimiste », assure Kelly Jones, même si le titre, Keep the Village Alive , fait écho, avec un brin de nostalgie, aux origines galloises de la formation. « C’est une phrase que j’entendais quand j’étais gamin », explique le chanteur, qui a grandi dans un petit village près de Cardiff. « Aujourd’hui, il y a de moins en moins de travail, les pubs ferment les uns après les autres, les communautés changent… Ce titre, c’est une façon de leur rendre hommage ».
Si Stereophonics n’a jamais décroché de megahit universel à la hauteur d’un Oasis ou d’un Radiohead, la formation a su faire preuve d’une régularité dans la sortie de ses albums – un tous les deux ans en moyenne – ce qui leur a permis de vendre plusieurs millions d’albums depuis leur premier opus, sorti en 1997. Et d’entrer dans le cercle très fermé des groupes qui sont parvenus à placer cinq albums consécutifs à la première place des ventes au Royaume-Uni, à l’instar des Beatles, U2 ou encore Genesis.
«Toujours dans le coup»
« On est toujours dans le coup , assure Jones, aujourd’hui père de deux filles. On compose des morceaux bien meilleurs que ce qui se fait ailleurs. Et lorsqu’une chanson se retrouve dans le top 10 ou le top 5, je regarde les autres groupes classés et je réalise que je suis arrivé au stade où je ne connais personne. Mais je suis heureux d’être parmi eux ».
Le groupe s’est produit dans plusieurs festivals cet été, notamment à Zurich et Belfast, et doit jouer au festival Lollapalooza de Berlin le 13 septembre, deux jours après la sortie de l’album. Viendra ensuite une tournée à partir du mois d’octobre qui passera par Luxembourg. « On a toujours un peu la pression. Elle est là lorsque vous recommencez à faire des choses, à jouer devant un public », avoue le chanteur.
Atelier – Luxembourg. Jeudi 8 octobre à 20 h 30. Tickets : 40 euros.