A l’approche de trois sorties spatiales complexes dans les prochains jours, la Nasa se démène toujours pour régler un problème de combinaisons, qui rappelle un incident de 2013, lorsque de l’eau avait inondé le casque d’un astronaute européen.
La Nasa termine des essais afin de pouvoir envoyer de nouveau des astronautes en orbite terrestre pour la première fois depuis la fin du programme de navettes spatiales en 2011. (Photo : AFP)
Les combinaisons spatiales qui seront portées par Barry Wilmore et Terry Virts pour leurs excursions hors de la Station Spatiale Internationale (ISS) sont en état de marche, a indiqué la Nasa mercredi, mais un problème récurrent avec une pièce du système de refroidissement du scaphandre inquiète les ingénieurs. « C’est le même type d’inquiétude que nous avions eu en 2013 quand nous avions eu à gérer le problème d’infiltration d’eau dans le casque », a expliqué Kenneth Todd, directeur des opérations de l’ISS, lors d’un point presse. Il y présentait les grandes lignes des trois sorties dans l’espace qui serviront à installer de nouvelles stations d’amarrage pour un cargo commercial.
La Nasa a constaté le problème lorsque les astronautes ont procédé à l’entretien de leurs combinaisons en décembre et ont découvert que le ventilateur d’une pompe n’accélérait pas comme attendu. En nettoyant les circuits de refroidissement de sa combinaison le commandant Wilmore s’était aperçu en janvier que « le système de refroidissement était anormalement bruyant », selon le blog de la Nasa qui fait état des activités à bord de la station.
> Des combinaisons qui fonctionnent
« Nous faisions la même chose et nous avons eu le même problème », a précisé M. Todd. « Nous nous sommes alors demandés : qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce qu’il se passe ? » Une nouvelle combinaison que portera le commandant Wilmore a été livrée à la station. L’autre combinaison spatiale, avec le morceau de remplacement, sera portée par Terry Virts. Son système de refroidissement montre quelques signes de corrosion, mais il fonctionne, a assuré M. Todd.
« Les deux combinaisons que nous utilisons pour nos sorties ont bien fonctionné à tous les coups », a-t-il ajouté. Les ingénieurs pensent que de petites quantités d’eau s’accumulent dans les roulements à bille à l’intérieur du système de refroidissement à chaque fois que la combinaison est allumée, puis éteinte, ce qui abime les pièces.
> Noyade évitée
Le problème ressemble comme deux gouttes d’eau à la fuite qui avait manqué de noyer l’astronaute italien Luca Parmitano lors d’une sortie dans l’espace en juillet 2013. Il avait alors dû rentrer en urgence dans la station. « L’eau dans le casque, c’était un problème d’une toute autre nature. C’était un problème de conduites qui se bouchaient dans le séparateur d’eau », a argumenté M. Todd. « L’origine du problème n’est pas la même cette fois-ci. Ce dont nous parlons ici est une panne de la pompe. »
Si la pompe devait tomber en panne, les astronautes devraient revenir rapidement à la station. « Il n’y a pas de risque de perdre un membre d’équipage », a toutefois rassuré M. Todd. Des tests plus poussés, en cours actuellement, et dont le résultat devrait être annoncé jeudi détermineront si la première de trois sorties dans l’espace aura lieu vendredi comme prévu. Les trois sorties sont planifiées les 20 et 24 février et le 1er mars, toutes autour de 12h10 GMT et devraient durer six heures.
Les astronautes prépareront les câbles et le matériel de communication pour les nouvelles stations d’amarrage à la station spatiale. Elles seront utilisées par les astronautes quand les premières capsules commerciales seront prêtes à transporter des personnes début 2017. Boeing et SpaceX terminent les essais de leurs véhicules respectifs, ce qui permettra aux États-Unis de pouvoir envoyer de nouveau des astronautes en orbite terrestre basse pour la première fois depuis la fin du programme de navettes spatiales en 2011.
AFP
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