Réunion de tous les héros Disney dans un court métrage, conte de fées pour Noël… Le studio de Mickey veut sortir le grand jeu pour son centenaire, malgré une vague de licenciements qui le touche.
Anniversaire symbolique oblige, Disney était représenté en force au 47e festival international du Film d’animation d’Annecy. Outre une projection du prochain Pixar, Elementary, un retour nostalgique vers Fantasia 2000 ou une master class du dessinateur star Eric Goldberg (Aladdin, Pocahontas…), le studio a dévoilé des images de son traditionnel film de fin d’année, Wish.
On y découvre Asha, une métisse de 17 ans, sollicitée pour devenir l’apprentie du roi Magnifico, capable d’exaucer les souhaits de ses sujets. Déçue par le souverain-magicien, incomprise par son grand-père (de 100 ans) et sa mère, elle quitte sa maison et se met à chanter… Avant de faire un vœu par lequel apparaît une boule d’énergie en forme d’étoile prénommée Star. À son contact, végétaux et animaux se mettent à parler… et à chanter.
«Tout ce que Disney a été»
«Wish sortira au cinéma» et «n’arrivera pas sur Disney+ de sitôt parce que ces films sont faits pour les salles, surtout celui-ci, en cinémascope», s’est réjouie la coscénariste Jennifer Lee, également directrice créative des studios d’animation Disney. Son lancement est prévu le 22 novembre dans les salles. Le contraire aurait surpris, Wish étant né de la volonté de Jennifer Lee et Chris Buck, tandem déjà aux manettes de Frozen (2012), de célébrer le centenaire du groupe. «Nous nous sommes demandé comment rendre hommage à 100 ans d’histoires tout en les rafraîchissant et en les renouvelant», a expliqué celle qui a voulu écrire un «conte de fées original», non adapté d’un livre.
Le personnage de Star «représente en quelque sorte tout ce que Disney a été. C’est l’espoir, l’émerveillement, la joie. Ça ne réalise pas vos rêves à votre place, mais c’est là pour vous rappeler que vous pouvez persévérer», a-t-elle ajouté. L’hommage passe aussi par le graphisme original (3D mâtinée de 2D) de ce film inspiré de Sleeping Beauty, jusqu’alors uniquement testé par Disney dans des courts métrages, au moment où la concurrence innove, comme Sony avec Spider-Man : Across the Spider-Verse.
«Lettre d’amour»
Mais au festival d’Annecy, la vraie star de Disney fut le court métrage Once Upon a Studio, qui précédera Wish en salle et qui a été accueilli par une ovation debout. Réalisée pendant deux ans, cette «lettre d’amour» mélangeant 2D et 3D fait revenir quelque 500 héros Disney, de Donald à Elsa en passant par Stitch ou le Génie d’Aladdin. Pour ce projet de longue haleine, «99 % des désirs qu’on avait ont été exaucés, c’est du jamais vu», a déclaré Dan Abraham, un de ses créateurs. «Tellement de personnes au studio sont venues nous voir pour nous dire : « Il faut que je participe », c’était vraiment super.»
Le groupe Disney ne traverse pourtant pas la période la plus joyeuse de son histoire : en quête de rentabilité pour ses plateformes de streaming, dont Disney+, qui a perdu pour la première fois des abonnés fin 2022, la firme a annoncé cet hiver le licenciement de 7 000 personnes. Si elle retrouve le chemin du grand écran, notamment avec Elementary, qui arrive en salle mercredi, elle continue aussi d’étoffer ses contenus en ligne.
Pixar livrera ainsi sur Disney+ sa toute première série télévisée long format, Win or Lose, sur l’équipe mixte de softball d’un collège, dont un épisode d’une vingtaine de minutes avait été projeté à Annecy. Le studio aux grandes oreilles continue par ailleurs de prôner la diversité, dans Wish comme dans sa prochaine série pour enfants, Disney Junior Ariel, qui met en scène une petite sirène noire.