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3 millions de dollars pour le champion du monde de «Fortnite»


L'Américain Kyle Giersdorf, alias "Bugha", est devenu dimanche à New York le premier champion du monde en solo du jeu vidéo «Fortnite». (photo AFP)

L’Américain Kyle Giersdorf, alias « Bugha », est devenu dimanche à New York le premier champion du monde en solo du jeu vidéo Fortnite, une victoire qui lui permet d’empocher 3 millions de dollars, à 16 ans.

Originaire de Pennsylvanie, le « gamer » longiligne a pris l’avantage dès le premier des six matches et n’a pas été repris.

« C’est dingue », a déclaré le jeune millionnaire après la finale, lors de laquelle il a marqué quasiment le double de points de son plus proche poursuivant (59 contre 33).

À part durant le deuxième des six matches, Bugha s’est montré d’une constance remarquable malgré le contexte, la première finale de Coupe du monde, l’enjeu, des millions de dollars, et le cadre, l’enceinte Arthur Ashe où se dispute habituellement l’US Open.

« Ce matin, il était tranquille, plein d’énergie et s’amusait pour être sûr de ne pas être stressé du tout », a raconté son meilleur ami, Colin Bradley, après la finale.

Fortnite consiste à se retrouver sur une île virtuelle avec d’autres joueurs, le vainqueur étant le dernier survivant. Au fur et à mesure, le périmètre se réduit pour accélérer le dénouement de la partie.

Chaque joueur peut trouver sur l’île des armes et des matériaux de construction, qui lui permettent de dresser des structures pour se protéger des attaques des concurrents.

Sens du placement, talent de bâtisseur, brillant dans les combats rapprochés, Bugha avait, sur cette finale, la panoplie la plus complète, et un sang-froid à toute épreuve.

« C’est l’un des joueurs les plus intelligents », a estimé son meilleur ami. « Il sait quand attaquer, quand ne pas attaquer, comment rester en hauteur. C’est un joueur stratégique. »

Le fait de se positionner en hauteur, au-dessus de la plupart des autres joueurs, constitue un avantage souvent décisif, notamment dans les derniers moments de la partie, car il permet de tirer plus facilement sur d’autres « gamers ».

« Beaucoup de gens pensent que ce n’est qu’un jeu, mais il s’entraîne, il s’investit, il est déterminé », a dit la tante de Bugha, Dawn Seiders.

« Astronomique »

La finale solo, épreuve reine de Fortnite, a clôturé la première finale de Coupe du monde de ce jeu édité par l’Américain Epic Games, qui a distribué, en trois jours, 30 millions de dollars de prix.

Samedi, le Norvégien Nyhrox et l’Autrichien Aqua avaient gagné la finale en duo et remporté chacun 1,5 million de dollars.

Dimanche, outre Bugha, trois autres joueurs, tous américains, sont également devenus millionnaires, à savoir Psalm (1,8 million), Epikwhale (1,2) et Kreo (1,05).

Un joueur argentin de 13 ans, Thiago Lapp, alias « King », a fait sensation, frôlé le million (900000 dollars) et fini 5e avec un style ultra-agressif qui lui a permis d’éliminer 21 concurrents sur les 6 matches, le meilleur score derrière Bugha (23).

« C’est mieux que de regarder en ligne », a dit Anthony Peralta, spectateur de la finale, qui aura, durant les temps forts du week-end rempli à peu près les deux-tiers du Arthur Ashe Stadium, qui fait plus de 23000 places en configuration tennis.

« C’est une communauté qui se réunit pour célébrer un jeu », a-t-il ajouté. « C’est d’ailleurs plus qu’un jeu. »

« Je ne pensais pas que ce serait aussi sympa », a abondé Carlos Dacosta, un spectateur de la finale. « Le niveau de jeu de ces gars, c’est de la folie. »

Les concurrents aussi ont apprécié ce baptême du feu pour le jeu le plus populaire du monde, avec ses 250 millions de pratiquants.

« C’est astronomique ce qu’ils ont fait », a dit le « gamer » français Kouto, dont le vrai nom est Issam Taguine. « Surtout les moyens qu’ils ont mis pour les joueurs. »

Deuxième de la finale Creative Mode, vendredi, une compétition qui propose aux joueurs de nouveaux modes de jeux qu’ils découvrent, Kouto repart de New York avec 86000 dollars, qu’il prévoit de donner à sa mère.

Pour lui, la popularité du jeu est plus forte que jamais, entretenue par ses mises à jour au rythme effréné.

« C’est le jeu qui a le plus de changements », souligne Kouto, joueur de la Team MCES, équipe française. « Du coup, tu peux venir jouer quatre mois après et tu as l’impression de ne pas jouer au même jeu. C’est ça qui fait que le jeu vit et va continuer à vivre. »

AFP