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Le prix Jean d’Ormesson à l’écrivain croate Predrag Matvejevitch


Predrag Matvejevitch est considéré comme l'un des plus éminents essayistes du monde slave (Photo : AFP).

L’écrivain croate Predrag Matvejevitch, disparu en 2017, a reçu lundi le prix Jean d’Ormesson pour « Bréviaire méditerranéen », un livre qui raconte la Méditerranée à travers sa géographie, ses traditions, sa gastronomie et ses peuples.

Le livre publié en 1992 chez Fayard parait jeudi en édition de poche chez Pluriel.

Auteur singulier, considéré comme l’un des plus éminents essayistes du monde slave, Predrag Matvejevitch, mort à Zagreb en 2017 à l’âge de 84 ans, se définissait comme un « métèque ».

Originaire de Bosnie, l’écrivain était croate par sa mère, russe par son père et italien d’adoption. Il pensait et écrivait en croate, mais il lui arrivait de rédiger en français, langue qu’il avait enseignée à Zagreb et qu’il maîtrisait à la perfection, tout comme le russe et l’italien.

Mais sa vraie patrie, disait-il, était la Méditerranée.

« Bréviaire méditerranéen », salué par le grand écrivain italien Claudio Magris comme « un livre génial et inattendu, foudroyant et fascinant, riche d’intelligence et de poésie », raconte, à la manière d’une Odyssée moderne, quatre mille ans d’histoire.

Le livre avait reçu le prix du meilleur livre étranger dans la catégorie essais en 1993.

Créé en 2018, le prix Jean d’Ormesson compte parmi les plus originaux des prix littéraires. « Ni l’époque, ni la langue, ni le genre n’entraveront le choix des douze jurés. Seuls leurs goûts, leur complicité et une certaine forme d’affinité élective guideront leur sélection », avait prévenu Héloïse d’Ormesson au moment de sa création.

Ce n’est pas la première fois que le prix récompense un auteur disparu. En 2018, le premier prix avait récompensé l’écrivain Jacques Stephen Alexis, météore des lettres haïtiennes et militant communiste, probablement assassiné par des sbires du dictateur François Duvalier en avril 1961 à l’âge de 39 ans.

L’an dernier, le prix Jean d’Ormesson avait été attribué à l’écrivain britannique Julian Barnes pour son roman « La seule histoire » (Mercure de France).

AFP