Les quatre dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, a indiqué mercredi l’ONU, qui y voit la confirmation du réchauffement climatique causé par les concentrations record de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé que la température moyenne à la surface du globe en 2018 avait dépassé d’environ 1,0° C celle qui prévalait à l’époque préindustrielle (1850-1900). « Cette année (2018) se classe au quatrième rang des plus chaudes qui aient été constatées », poursuit l’agence spécialisée de l’ONU.
« Avec 1,2°C de plus qu’à l’époque préindustrielle, l’année 2016, marquée par l’influence d’un puissant Niño, conserve le statut d’année la plus chaude », explique l’agence en référence à ce courant équatorial chaud du Pacifique. « En 2015 et 2017, l’écart de la température moyenne par rapport aux valeurs préindustrielles était de 1,1°C. »
20 années les plus chaudes jamais enregistrées sur les 22 dernières
L’ONU prend pour référence l’année 1850, date à laquelle ont débuté les relevés systématiques de température. Mais « il est bien plus important d’examiner l’évolution à long terme de la température (…) que d’opérer un classement entre les différentes années », a souligné le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, en rappelant que sur les 22 dernières années, on avait dénombré les 20 années les plus chaudes jamais enregistrées.
« Les phénomènes météorologiques extrêmes ou à fort impact ont frappé une multitude de pays et des millions de personnes l’année dernière ». « La communauté internationale doit donner la priorité absolue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et aux mesures d’adaptation au climat », a-t-il affirmé.
Un avis partagé par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Dans un communiqué à New York, ce dernier souligne la nécessité « d’accroître de manière significative dans le monde les actions et les ambitions ». Antonio Guterres prévoit à cet égard un sommet le 23 septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Il se focalisera sur « neuf domaines-clés », dont les transitions énergétiques et industrielles, les actions dans les villes et à l’échelon local et le financement de la lutte contre le réchauffement climatique, a-t-il précisé.
2019 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices
Selon l’ONU, 2019 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices que les quatre dernières années. L’Australie a connu le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré, alors qu’une vague de froid intense s’est abattue sur une partie de l’Amérique du Nord. La NASA et l’Agence atmosphérique américaine (NOAA) ont publié simultanément une estimation identique pour l’année 2018, déclarée quatrième année la plus chaude, sur des relevés remontant cette fois à 1880.
Les Américains ajoutent toutefois un détail : ce sont en fait les cinq dernières années, et pas seulement les quatre, qui ont été les plus chaudes jamais enregistrées. La couverture glaciaire de l’Arctique et de l’Antarctique a été au deuxième plus bas niveau jamais observé. Et l’an dernier, 14 catastrophes naturelles liées à la météo ont causé d’énormes dégâts. « Les 14 événements, au total, ont coûté 91 milliards de dollars », a indiqué la Noaa.
Soixante-treize milliards de dollars sont dus à seulement trois événements : les ouragans Michael (octobre 2018) et Florence (septembre 2018), et les gigantesques feux de forêt de l’Ouest américain. « La vague de froid dans l’est des Etats-Unis ne vient certainement pas contredire la réalité du changement climatique », a souligné Petteri Taalas. « L’Arctique se réchauffe à un rythme deux fois plus rapide que la moyenne mondiale (…). Ce qui se passe aux pôles ne reste pas cantonné aux pôles, mais influence les conditions météorologiques et climatiques dans d’autres régions, où vivent des centaines de millions de personnes », a-t-il rappelé.
L’OMM doit publier en mars sa déclaration sur l’état du climat mondial, avec une multitude d’informations détaillées et de statistiques. L’agence collecte des données fournies par la NOAA, le Goddard Institute for Space Studies (GISS), la NASA ainsi que par le Centre Hadley du Service météorologique britannique et la Section de recherche sur le climat de l’Université d’East Anglia (Royaume-Uni).
AFP