Stéphanie Frappart sera la première femme à arbitrer un match de la Coupe du monde masculine jeudi (22 h locales) entre le Costa Rica et l’Allemagne, la situation « la plus normale du monde », estime le défenseur et latéral droit allemand, Lukas Klostermann.
La Française fait partie des trois femmes retenues parmi les trente-six arbitres de champ de ce Mondial avec la Rwandaise Salima Mukansanga et la Japonaise Yoshimi Yamashita. Elle a été choisie pour officier comme arbitre principale du match entre l’Allemagne et le Costa Rica.
Et comme un clin d’œil de l’histoire, c’est une rencontre de la sélection allemande qui sera le premier match arbitré en Coupe du monde masculine par une femme, alors que l’Allemande Bibiana Steinhaus a été pionnière dans son pays, première femme arbitre dans un grand championnat européen masculin entre 2017 et 2021.
« Je ne pense pas que cela aura une quelconque influence sur la rencontre. Elle a déjà arbitré quelques matches en Ligue des champions et réalisé de très bonnes prestations. Elle a mérité sa place et je lui souhaite une bonne réussite », a expliqué le latéral droit allemand Lukas Klostermann, en conférence de presse, mercredi.
« Pour moi, c’est la situation la plus normale au monde, je n’ai jamais regardé avant le match si c’était arbitré par une femme ou un homme. J’espère que c’est la normalité et que ça le restera », a poursuivi Klostermann.
« Je lui fais confiance à 100 %. Je suis de l’avis qu’elle a mérité sa place par ses prestations. Je me réjouis de ce match et j’espère qu’elle se réjouit aussi », a souligné le sélectionneur allemand Hansi Flick.
Un « sport machiste »
La tonalité est identique du côté costaricien. « J’admire profondément ce que les femmes ont accompli. C’est une étape de plus et ça me paraît important. Ça souligne bien ce que les femmes ont accompli, leur détermination, vouloir faire plus de choses dans un sport qui est très machiste », a expliqué le sélectionneur Luis Fernando Suarez.
À 38 ans, arbitrer un match du Mondial-2022 est pour Stéphanie Frappart la suite logique d’une ascension fulgurante dans sa carrière.
Première femme arbitre en deuxième division française (2014), puis en Ligue 1 masculine (2019), en Supercoupe d’Europe (août 2019), en Ligue des champions (décembre 2020) et en finale de Coupe de France (7 mai dernier), elle continuera à écrire l’histoire jeudi au stade al-Bayt.
« Je suis très émue car ce n’était pas forcément attendu. Une Coupe du monde, c’est le summum, la plus grosse compétition au monde. Donc je suis honorée d’y participer », avait-elle expliqué en septembre, au moment de l’annonce des arbitres retenus pour le Mondial.
Au Qatar, elle a déjà officié comme quatrième arbitre pour deux rencontres de la phase de groupes: Mexique-Pologne et Portugal-Ghana.
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