Le Premier ministre Xavier Bettel s’est rendu dans les locaux de Circuit Foil, mardi à Wiltz, spécialiste mondial de la fabrication de feuilles de cuivre. Visite guidée.
«Vivons la qualité, visons la perfection.» Ce slogan est placardé un peu partout dans l’usine de Circuit Foil de Wiltz. Rachetée en 2014 par le sud-coréen Doosan, qui y a investi 30 millions d’euros, l’entreprise de production de feuilles de cuivre était «très honorée», dixit la CEO, Fabienne Bozet, de recevoir le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), dans ses murs. Et cette visite a commencé par un aperçu théorique de la structure et des activités du spécialiste mondial de la fabrication de feuilles de cuivre, qui emploie 350 collaborateurs dont 280 au Grand-Duché et qui produit chaque année quelque 10 000 tonnes de cuivre. Et il fort possible que beaucoup de résidents aient en leur possession, sans le savoir, du cuivre venu de Circuit Foil. En effet, les feuilles de cuivre fabriquées à Wiltz servent de base à de nombreuses technologies de pointe allant des puces bancaires aux smartphones (cartes SIM, détecteurs d’empreintes digitales, antennes…) en passant par les voitures (radars de sécurité, caméras de recul…).
Voitures électriques, 5G, intelligence artificielle
«Notre stratégie s’appuie sur deux choses : des produits à haute valeur ajoutée et un personnel motivé que nous continuons de former, indique Fabienne Bozet. Notre objectif est devenir le leader mondial de la fabrication de feuilles de cuivre.» Dans cette optique, l’an prochain, l’entreprise devrait investir quelque 7,5 millions d’euros afin de moderniser 5 des 48 «tambours» (machines de fabrication de cuivre) de l’usine de Wiltz afin de pouvoir produire des feuilles de cuivre qui seront utilisées pour la fabrication des batteries de voitures électriques. Circuit Foil est notamment en contact avec Panasonic qui s’occupe de Tesla, et LG pour Audi. «Il y a trois domaines dans lesquels nous voulons grandir, affirme la CEO de Circuit Foll. L’énergie avec les voitures électriques, la connectivité avec la 5G et l’intelligence artificielle pour le big data et les supercalculateurs.»
«Dissolving», «tambours», «treater»…
Après la théorie, place à la pratique. Pendant une heure, Xavier Bettel, vêtu d’une blouse bleue, d’une charlotte et de lunettes de protection, a déambulé dans l’usine de Circuit Foll. Le Premier ministre s’est d’abord rendu dans l’espace «dissolving», où le cuivre pur est dissous dans des cuves (il y en a 36 en tout dans l’usine) avec de l’eau et de l’acide sulfurique. Le tout à 65 °C. Une solution filtrée, du sulfate de cuivre, sort de ces cuves et prend la direction des «tambours» (il y en a 48 au total dans l’usine). Le tambour tourne et grâce à la cathode des feuilles de cuivre se forment.
Chaque ligne produit des systèmes spécifiques. Il y a des feuilles de cuivre ultraplates, d’autres flexibles ou encore des épaisses. Tout est possible ou presque. Les feuilles de cuivre sont ensuite dirigées vers les «treater» pour y subir des traitements pour l’adhésion, contre l’oxydation ou encore pour supporter les hautes températures. Et enfin, les feuilles de cuivre arrivent aux «slitter» pour être découpées selon la taille voulue par les clients de Circuit Foll, qui se trouvent à 60 % en Asie, 30 % en Europe et 10 % aux États-Unis.
Lors de sa visite, le Premier ministre est également passé par le bureau de recherche et développement de Circuit Foil. Il sait désormais tout sur la fabrication du cuivre de pointe «made in Lux».
Guillaume Chassaing