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Volvo Cars mettre de l’électrique dans tous ses moteurs


Un modèle de Volvo XC90 entrant dans le projet Drive Me de véhicules autonomes du constructeur suédois, présenté au salon automobile de Detroit, aux Etats-Unis, le 9 janvier 2017. (Photo : AFP)

Le constructeur automobile suédois Volvo Cars a annoncé mercredi qu’il ne lancerait plus que des modèles électriques ou hybrides à compter de 2019, promettant la «fin historique» des véhicules équipés seulement d’un moteur à combustion.

Le groupe de Göteborg est le premier grand constructeur à prévoir d’électrifier tous ses modèles et à se fixer une feuille de route pour l’abandon progressif du moteur à combustion interne, un siècle et demi après son invention. Propriété du constructeur chinois Geely depuis 2010, il compte lancer cinq modèles intégralement électriques entre 2019 et 2021, trois sous sa marque et deux sous la marque Polestar. Polestar est une filiale destinée à se spécialiser dans le développement de véhicules électriques à hautes performances, un créneau pour l’instant occupé sans concurrence par Tesla.

«Cette annonce marque la fin des voitures équipées seulement d’un moteur à combustion», a indiqué le patron de Volvo, Håkan Samuelsson, dans un communiqué. Une palette de modèles hybrides (carburant-électricité) viendront compléter la gamme afin de constituer, selon le groupe suédois, «une des offres de voitures électriques les plus larges» du marché. Le premier modèle électrique sera fabriqué dès 2019 en Chine, le lieu de production des quatre autres restant à déterminer, a indiqué à l’AFP un porte-parole du constructeur.

Le groupe, qui a symboliquement passé en 2016 la barre des 530.000 véhicules vendus, ambitionne d’écouler 1 million d’exemplaires des nouveaux modèles propres ou moins polluants d’ici 2025. Selon son porte-parole, il continuera de fabriquer au-delà de 2019 les modèles essence et diesel lancés avant cette date mais ceux-ci seront progressivement remplacés avec l’arrivée de nouveaux modèles 100% électriques ou hybrides.

Le prix du diesel

En mai, dans une interview avec le quotidien régional allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), le PDG de Volvo Cars avait déclaré ne pas vouloir développer de nouvelle génération de moteurs diesel en raison des coûts importants liés aux réglementations plus strictes. La législation européenne prévoit que les gammes devront respecter la limite de 95 grammes d’émissions de CO2 par kilomètre (g/km) en moyenne, sous peine de sanctions, à l’horizon 2021.

La facture est mécaniquement de plus en plus salée pour le consommateur. En Suède, le gouvernement envisage de relever drastiquement le taux de taxation des émissions de CO2 dès 2018: d’après le magazine spécialisé TeknikensVärld, le propriétaire d’un 4X4 Volvo V90 T5 (154 g/km) devrait payer 630 euros de taxe par an, celui du puissant SUV BMW X6 M (258 g/km) plus de 1 500 euros.

Un coût marginal comparé au prix d’achat de ces modèles haut de gamme (entre 60.000 et 100.000 euros), font valoir les défenseurs de cette écotaxe. «Nous avons des objectifs climatiques ambitieux en Suède», justifie ainsi auprès de l’AFP le ministre suédois des Entreprises et de l’innovation, Mikael Damberg. «Les modes de propulsion propres sont absolument indispensables pour relever le défi climatique», a-t-il ajouté.

Les voitures 100% électriques et hybrides, rechargeables ou non, sur le secteur ont représenté en 2016 433.847 immatriculations de voitures neuves dans l’Union européenne, soit près de 3% du total. Depuis que Geely a racheté la marque à l’américain Ford en 2010, Volvo Cars a connu un redressement spectaculaire. En 2016, son bénéfice net part du groupe a presque doublé pour dépasser 600 millions d’euros.

L’éventualité de son entrée en Bourse est discutée dans la presse financière depuis plusieurs mois, diverses sources évoquant une cotation à Hong Kong, à Stockholm ou à Londres. Volvo Cars n’a jamais commenté ces hypothèses jusqu’à présent. L’annonce de la conversion progressive de Volvo à l’électrique a été diversement accueillie par les spécialistes.

Si le cabinet IHS Markit estime qu’elle place le constructeur «sur la bonne voie» pour atteindre son objectif de ventes d’ici 2025, Robert Collin, spécialiste automobile du quotidien Aftonbladet, n’y voit qu’un effet d’annonce. «Les propriétaires chinois ont besoin d’argent frais pour développer de nouveaux modèles (…) En copiant Tesla et en profitant de l’appel d’air pour l’électrique, on attire un grand nombre de fonds et d’investisseurs. Ça augmente la valeur boursière», analyse-t-il.

«Il n’est pas possible de se convertir aussi rapidement à la production de voitures électriques et hybrides», selon lui.

Le Quotidien/AFP