Les violences samedi à Paris dans le sillage des gilets jaunes ont fait 133 blessés et conduit au placement en garde à vue de 378 personnes, selon un bilan de la préfecture de police dimanche.
Au total, la police a procédé à l’interpellation de 412 personnes. Parmi les 133 blessés, 23 font partie des forces de l’ordre, a détaillé la préfecture de police. Toute la journée de samedi, Paris a été le théâtre d’importantes violences urbaines dans l’ouest et le centre de la capitale.
Ce bilan est nettement supérieur à celui de la précédente mobilisation parisienne le 24 novembre. Selon la préfecture de police, les violences avaient fait 24 blessés, dont 5 côté forces de l’ordre, 103 personnes avaient été interpellées, dont 101 placées en garde à vue.
« Des professionnels de la casse »
Barricades, voitures incendiées, commerces pillés, affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, les violences d’abord concentrées en matinée au niveau de l’arc de Triomphe, se sont ensuite multipliées dans la capitale où quelque 4 600 membres des forces de l’ordre avaient été mobilisés.
« Il y a eu une stratégie gérée par des professionnels du désordre, des professionnels de la casse », a déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner sur TF1, samedi soir.
« On a identifié à peu près 3 000 personnes qui ont tourné dans Paris » et ont commis des dégradations, « ce qui a rendu effectivement beaucoup plus difficile l’intervention des forces de l’ordre », a ensuite expliqué le ministre sur BFMTV.
À l’occasion de cette troisième journée de mobilisation nationale des gilets jaunes, le gouvernement avait décidé de sécuriser les Champs-Élysées par des contrôles d’identité systématiques mais seules 500 personnes ont manifesté le long de la célèbre avenue, selon les autorités.
Hors de contrôle
Emmanuel Macron, de retour d’Argentine, convoquait dimanche une réunion d’urgence à l’Élysée.
Tout juste revenu du sommet du G20 à Buenos Aires, le chef de l’État s’est rendu à l’Arc de Triomphe, place de l’Étoile à Paris. Il devait ensuite retrouver à 12h30 le Premier ministre Édouard Philippe, Christophe Castaner et secrétaire d’État Laurent Nuñez pour tenter de trouver une réponse à un mouvement qui semble avoir échappé à tout contrôle.
« Il y aura les mesures qui peuvent être prises pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de rituel qui s’instaure dans le pays et que les samedis que nous allons vivre, ne donnent pas lieu à ce que nous avons pu observer hier », a déclaré le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux dimanche matin sur BFMTV.
Samedi soir, alors que des voitures brûlaient en plein Paris, Emmanuel Macron a déclaré qu’il « n’accepterait jamais la violence ». Selon lui, celle-ci n’a « rien à voir avec l’expression d’une colère légitime », celles des gilets jaunes protestant au départ contre la hausse des carburants et la baisse du pouvoir d’achat.
LQ/AFP