La rapporteur publique du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a estimé mardi que les médecins du CHU de Reims étaient en droit, en vertu de « leur indépendance professionnelle », de maintenir en vie Vincent Lambert malgré les décisions de justice précédentes.
La rapporteure publique Stéphanie Lambing a recommandé au juges de rejeter la requête de François Lambert, le neveu du patient en état végétatif depuis 2008, qui réclamait l’application par le CHU de Reims de la décision prise le 11 janvier 2014 par le docteur Eric Kariger de suspendre l’alimentation et l’hydratation artificielles du patient. Ceci en l’accompagnant jusqu’à la mort par des soins palliatifs.
Selon Stéphanie Lambing, l’actuelle médecin du CHU de Reims et successeur du Dr Kariger, qui a relancé puis suspendu une nouvelle procédure collégiale en vue d’un d’arrêt des traitements de Vincent Lambert, a agi « en fonction de sa responsabilité professionnelle et morale ».
La décision médicale d’interrompre le maintien en vie du patient avait été validée par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Cette instance avait ainsi confirmé l’avis du Conseil d’État, pour qui la continuation des soins de Vincent Lambert constituait une obstination déraisonnable. Après l’arrêt de la CEDH, le docteur Daniéla Simon, le médecin désormais en charge de Vincent, avait engagé « une nouvelle procédure en vue d’une décision d’arrêt des soins ».
Mais, contre toute attente, elle refusait de statuer sur sa fin de vie en raison de pressions extérieures nuisant à « la sérénité » et à « la sécurité » du patient comme des équipes médicales, notamment après des menaces d’enlèvement.
« La nouvelle procédure collégiale, comme sa suspension en raison du contexte, sont des décisions préparatoires qui ne font pas grief à Vincent Lambert », a estimé la rapporteure publique. Le tribunal administratif devrait mettre sa décision en délibéré dans un délai de deux à trois semaines.
AFP