L’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) a rejeté lundi toute taxe supplémentaire sur son activité, après l’annonce par le gouvernement français d’un projet de vignette visant les camions pour mieux financer les infrastructures.
« Rien ne sera acceptable pour le transport routier sans aboutir à un isocoût pour les entreprises françaises », affirme l’OTRE dans un communiqué. L’organisation patronale des petites et moyennes entreprises de la branche estime que « le transport routier s’acquitte déjà de 39 milliards d’euros (hors TVA et péages routiers) de taxes, redevances ou prélèvements divers (dont 7 milliards pour les seuls poids lourds) pour l’entretien des infrastructures routières non concédées ». « Or ce sont seulement 13,3 milliards d’euros qui sont investis dans l’entretien des routes », déplore l’OTRE.
D’ici à 2022, « la taxation des carburants devrait croître de 25,16 centimes d’euros par litre de gazole et de 12,73 centimes d’euros par litre d’essence », poursuit l’organisation, qui refuse de parler de recettes supplémentaires, alors que, selon elle, « le cœur du problème réside dans l’affectation des recettes déjà perçues et leur réelle utilisation dans l’entretien des infrastructures routières ».
« Où va l’argent »
La déléguée générale de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) a également fait part de son refus de nouvelle taxe. « L’ensemble des usagers de la route : automobilistes, motocyclistes et transporteurs, payent déjà à l’État chaque année 40 milliards d’euros, dont 30 milliards de TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, NDLR). Si, sur ces 40 milliards, on nous dit qu’on a pas l’argent pour régénérer les infrastructures, alors on se pose vraiment des questions de où va l’argent » a regretté Florence Berthelot lundi midi sur RTL.
Le gouvernement français travaille « sur une forme de vignette » visant notamment à taxer les « camions étrangers », a annoncé François de Rugy, ministre de la Transition écologique, dimanche sur BFMTV, insistant sur la nécessité de dégager « des ressources pour financer les investissements sur le réseau routier et ferroviaire ».
« Il n’y a pas d’efforts à faire, il y a pour l’État à mieux dépenser l’argent qu’il reçoit » a rétorqué Florence Berthelot, précisant que les pouvoirs publics avaient reconnu un défaut d’investissement depuis cinq ans. « Ce n’est pas à ceux qui payent qu’on doit faire payer le prix de ceux qui n’ont pas investi depuis cinq ans » a-t-elle ajouté.
LQ/AFP