Le Tribunal de l’UE a débouté mardi le premier fabricant chinois de smartphones Xiaomi, qui souhaitait faire enregistrer sa marque de tablettes « Mi Pad » dans l’Union, estimant qu’il cherchait à profiter ainsi de la notoriété de l’iPad de l’américain Apple.
Alors que le fabricant chinois envisagerait une introduction en Bourse en 2018 à Hong Kong, cet arrêt de la justice européenne l’expose à des poursuites d’Apple devant les juridictions nationales s’il continue de commercialiser ses produits « Mi Pad » dans les 28 pays de l’UE.
Xiaomi peut intenter un recours devant la Cour de justice de l’UE, basée à Luxembourg.
Mais l’arrêt du tribunal, qui empêche sa marque –proche visuellement et phonétiquement de celle d’Apple– d’être protégée dans l’Union européenne, n’est pas suspensif, a précisé à l’AFP une source au tribunal.
Le fabricant chinois échoue dans la deuxième manche de cette bataille judiciaire.
En 2016, est-il souligné dans un communiqué, l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) avait déjà fait droit à l’opposition d’Apple, eu égard au « degré de similitude important entre les signes en conflit ».
Xiaomi avait alors saisi le Tribunal de l’UE, qui a refusé mardi d’annuler la décision de l’EUIPO.
« Le Tribunal confirme que, sur la base de la comparaison effectuée et compte tenu de l’identité ou de la similitude des produits et services couverts par les deux signes, l’EUIPO a correctement conclu à l’existence d’un risque de confusion dans l’esprit du public », selon le communiqué.
La marque iPad d’Apple est enregistrée dans l’UE depuis 2013.
Xiaomi, fondé en 2010 et dont le nom signifie « millet », est passé en quelques années du statut de start-up à celui de géant industriel, en s’imposant au premier rang des ventes chinoises de smartphones, loin devant l’américain Apple et le sud-coréen Samsung.
Mais son succès reste largement limité à la Chine, où il réalise 90% de ses ventes. C’est en 2014 qu’il a entrepris les démarches pour faire enregistrer « Mi Pad » comme marque de l’UE.
Basé à Pékin, classé cinquième fabricant mondial de smartphones, il envisagerait une introduction en Bourse en 2018, a rapporté mardi Bloomberg News, précisant que Xiaomi vise une valorisation d’au moins 50 milliards de dollars.
Le Quotidien/ AFP