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Vendée-Globe : le dernier skipper arrive enfin, 50 jours après le vainqueur


Le skipper français Sébastien Destremau, à son arrivée aux Sables d'Olonne, ce samedi 11 mars. (photo AFP)

Après avoir passé 124 jours seul en mer, Sébastien Destremau a coupé la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne, dans la nuit de vendredi à samedi, pour se classer 18e et dernier du Vendée Globe, fermant la 8e édition de cette course à la voile autour du monde.

Franchissant la ligne à 01h40, Destremau (TechnoFirst-faceOcean) a mis 50 jours de plus que le vainqueur, Armel le Cléac’h, qui s’est imposé le 19 janvier dans un temps record de 74 jours 3 heures 35 minutes et 46 sec.

« Titouan Lamazou a été le premier classé de l’Histoire et moi je suis extrêmement fier de clore cette liste. 88 ! On n’est que 88 à avoir accompli ça, c’est démentiel. Je suis dernier et alors? Je m’en fous complet », a dit avant l’arrivée cet aventurier de 52 ans.

Destremau a fermé symboliquement la porte de la course, comme il l’a fait après chaque point de passage important depuis qu’il sait qu’il est le dernier marin en lice. Pour se faire, il a fabriqué une grande clé avec un cintre et des bouts de bois, qu’il compte remettre au directeur de course, Jacques Caraes, une fois le pied posé à terre.

Ce ne pourra être que samedi après-midi alors qu’il ne peut pas entrer dans le chenal qui mène à Port Olona avant 13h00. La remontée du chenal devrait se faire devant des milliers de personnes venues célébrer ce marin, qui a bouclé son premier tour du monde en 124 jours, 12 heures, 38 minutes et 18 secondes.

« Je pense que je ne saurais pas (naviguer si longtemps) », souffle Le Cléac’h. « Il faudrait agrandir le parcours, on pourrait faire deux fois le tour. Ca ne doit pas être simple d’être tout seul. Je ne saurais pas naviguer comme il l’a fait, ralentir, s’arrêter de temps en temps. »

Destremau, venu pour l’aventure, n’avait qu’une hâte: couper la ligne et tirer un trait sur une expérience qu’il a qualifiée d’inhumaine par son caractère unique et de fabuleuse.

Le Toulounnais a vécu quelques galères durant son périple à bord d’un monocoque vieux de 18 ans. Après avoir multiplié les pépins techniques, il a dû se rationner deux semaines avant l’arrivée après qu’un sac d’alimentation a été endommagé. Il s’est aussi fracturé les côtes.

« Dans l’océan indien, le bateau a été couché par une vague. Je dormais à ce moment-là et je me suis écrasé contre la cuisine. Je me suis cassé une côte à droite et à gauche. Je suis resté 20 minutes allongé par terre en me disant qu’une chose: comment je vais faire pour ramener le bateau au port? », a-t-il raconté.

Prochaine édition en 2020

La 8e édition a débuté le 6 novembre avec 29 partants. Onze concurrents ont dû abandonner et un seul a perdu son bateau, Kito de Pavant (Bastide Otio), secouru le 7 décembre au milieu de l’océan indien après avoir heurté un ofni (objet flottant non identifié). Le Gallois Alex Thomson (Hugo Boss) a pris la 2e place et Jérémie Beyou (Maître CoQ) s’est classé 3e.

La remise des prix se fera le 13 mai.

Depuis la première édition en 1989, 166 skippers ont pris le départ du Vendée Globe, course autour du monde en solitaire sans escale et sans assistance en monocoque (60 pieds). 88 ont franchi la ligne d’arrivée.

La prochaine édition aura lieu en 2020, un an après une nouvelle course autour du monde, baptisée tour du monde des Ultimes, et qui se fera avec des multicoques nouvelle génération.

Le Quotidien / AFP