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Une « mère maltraitante » à la barre à Luxembourg


(photo F.A.)

La prévenue reconnaît avoir maltraité son fils de trois ans et demi ainsi que d’avoir harcelé son ex-mari par SMS.

Coups et blessures sur son enfant en bas âge et harcèlement obsessionnel à l’égard du père de cet enfant. C’est ce que le parquet reproche à une habitante de 39 ans du sud du pays qui a comparu, mardi, devant le tribunal correctionnel. La prévenue originaire de France reconnaît l’intégralité des faits.

À deux reprises, elle avait maltraité son fils. Une première fois en novembre 2010, quand ce dernier avait six mois, elle l’avait tapé au niveau des jambes, ce qui avait provoqué quelques rougeurs. Le deuxième épisode remonte à fin décembre 2013. La mère avait fait tomber son fils par terre. L’enfant, âgé alors de trois ans et demi, saignait du nez et avait perdu conscience. Mais comme la première fois, la mère s’était dénoncée elle-même. Elle s’était également précipitée au CHL et s’était qualifiée de « mère maltraitante ».

L’expert psychiatre, qui diagnostique un trouble de personnalité auprès de la prévenue, a noté mardi que le premier acte de maltraitance envers son fils se situait dans sa phase de dépression post-partum. Toujours d’après l’expert, la prévenue avait déjà connu auparavant des antécédents dépressifs sérieux. En 2009, elle avait perdu ses jumeaux au sixième mois de grossesse. Une perte qui avait également provoqué cinq tentatives de suicide.

Il dit avoir reçu jusqu’à 67 messages par jour

Dans la deuxième affaire, le parquet reproche à la prévenue d’avoir envoyé un très grand nombre de SMS à son ex-mari après leur divorce en 2012. Entre fin novembre 2013 et début janvier 2014, ils avaient été au nombre de 1 839 (entre 2012 et 2014 pas moins de 4 500 messages avaient été envoyés). « Elle explique avoir voulu garder le contact écrit », a indiqué le témoin dans son expertise. L’ex-mari, quant à lui, a témoigné mardi avoir reçu après leur séparation jusqu’à 67 messages par jour.

La défense a souligné la « succession d’éléments traumatiques» vécus par sa mandante. « Même si les faits sont choquants, il s’agit d’une impulsion unique », a encore noté l’avocate par rapport aux actes de maltraitance avant de plaider la clémence du tribunal.

Le parquet a finalement requis contre la prévenue 18 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire avec l’obligation qu’elle poursuive ses soins psychologiques. La partie civile représentant le père et le fils, quant à elle, a demandé 5 000 euros à titre de préjudice moral ainsi que des indemnités de procédure.

Le 15 juillet, le tribunal rendra son jugement.

Fabienne Armborst