Une connexion a été effectuée entre la prise d’otages vendredi dans l’hypermarché casher de l’Est de Paris et l’agression d’un joggeur mercredi soir à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), a annoncé dimanche le parquet de Paris dans un communiqué.
Dans une vidéo postée dimanche sur internet, un homme ressemblant à Amedy Coulibaly a revendiqué l’attaque de Montrouge. (Photos : AFP)
Ce lien a été fait entre « les étuis percutés découverts à Fontenay-aux-Roses » et le pistolet Tokarev retrouvé dans le supermarché casher où Amedy Coulibaly a retenu de nombreuses personnes en otages avant d’être abattu vendredi par la police, précise le parquet qui s’est saisi de l’enquête sur l’agression du joggeur.
Le joggeur, âgé de 32 ans, a été grièvement blessé par balles mercredi soir alors qu’il faisait son jogging sur la promenade de la coulée verte de Fontenay-aux-Roses. Touché à une jambe et dans le dos par plusieurs tirs d’arme automatique, son pronostic vital demeurait engagé dimanche. « Sur place, étaient retrouvés cinq étuis percutés », précise dimanche le parquet de Paris. « L’exploitation balistique permettait dans la nuit du 10 au 11 janvier 2015 de faire un rapprochement entre les étuis percutés découverts à Fontenay-aux-Roses et le pistolet automatique Tokarev découvert sur les lieux de l’hypermarché casher », poursuit le communiqué. Compte tenu de ce lien, la section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête sur l’agression du joggeur, qui est notamment ouverte pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». L’enquête était jusqu’alors conduite par le parquet de Nanterre.
Les policiers travaillaient déjà sur l’hypothèse d’un lien entre ces deux événements, avaient indiqué samedi des sources proches de l’enquête. Des soupçons fondés notamment sur le fait qu’Amedy Coulibaly résidait dans cette même commune de Fontenay-aux-Roses.
Délinquant multirécidiviste déjà condamné dans une affaire d’extrémisme islamiste, Coulibaly est également soupçonné d’être l’auteur d’une fusillade mortelle jeudi matin à Montrouge (Hauts-de-Seine), au cours de laquelle une policière municipale a été tuée et un agent de la voirie grièvement blessé. Son ADN a été recueilli sur une cagoule laissée sur place, d’après le procureur de la République de Paris, François Molins.
Dans une vidéo postée dimanche sur internet, un homme ressemblant à Amedy Coulibaly a revendiqué l’attaque de Montrouge au nom du groupe Etat islamique, et affirme avoir « synchronisé » ses actions avec celle menée par les auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo.
AFP