Angela Merkel a réaffirmé mardi la volonté de l’Allemagne et de la France de faire naître à terme une « armée européenne », malgré l’opposition frontale du président américain Donald Trump à cette idée.
Le nouveau traité de coopération franco-allemand signé mardi à Aix-la-Chapelle en Allemagne, qui prévoit un rapprochement dans le secteur de la défense, se veut « une contribution à la création d’une armée européenne », a affirmé la chancelière allemande. Elle a évoqué notamment le développement d’une « culture militaire et d’une industrie de l’armement communes » qui figurent dans le nouveau traité, venant compléter celui de l’Élysée signé en 1963.
Les deux dirigeants français et allemand avaient affirmé à l’automne dernier leur volonté de voir émerger une armée européenne et s’étaient alors attirés les foudres de Donald Trump. Ce dernier avait jugé ce projet « très insultant » et s’était emporté contre des déclarations du chef de l’État français indiquant que cette armée devait avoir pour objectif de protéger l’Europe contre des pays comme la Russie, la Chine mais aussi les États-Unis.
En cas d’agression ou d’attentats
Le nouveau traité franco-allemand prévoit une clause de solidarité bilatérale entre les deux pays en cas d’agression de l’un ou l’autre pays, venant en complément de celle qui figure déjà au sein de l’Otan. Le texte dit qu’ils « se prêtent aide et assistance par tous les moyens dont ils disposent, y compris la force armée, en cas d’agression contre leur territoire ». Cela vaut aussi en cas d’attentats.
Il est aussi prévu « d’opérer des déploiements conjoints » et d’instituer un « Conseil franco-allemand de défense et de sécurité ». Ces projets sont toutefois le fruit d’un compromis difficile entre les deux capitales, compte tenu de leurs divergences traditionnelles sur les questions de défense. Angela Merkel a du reste reconnu mardi que « chaque mot a été pesé ». La France appelle régulièrement l’Allemagne à davantage d’engagement militaire, tandis que Berlin tient à sa tradition pacifiste. Les deux pays s’étaient accrochés l’an dernier au sujet des exportations d’armes à l’Arabie Saoudite.
LQ/AFP