Un train de déchets très radioactifs suisses retraités au Royaume-Uni a quitté dans la nuit de mardi à mercredi Valognes, en Normandie, pour la Suisse, a-t-on appris mercredi auprès de la société Areva. Le train de trois wagons, transportant au total sept tonnes de déchets nucléaires vitrifiés, a quitté Valognes vers 2h40 mercredi, a précisé le groupe nucléaire.
Ces déchets, issus du retraitement à Sellafield (Royaume-Uni) de combustibles irradiés dans des centrales nucléaires suisses, était arrivé lundi par bateau à Cherbourg. Ils avaient ensuite rejoint lundi soir Valognes par camion. Greenpeace et le Réseau sortir du nucléaire, qui ne sont pas contre le retour des déchets dans leur pays d’origine mais plaident pour une sortie du nucléaire «parce que personne ne sait quoi faire de ces déchets», surveillent de près de le convoi. Selon eux, le train est passé à Amiens à 8h17 mercredi.
«Il s’agit des déchets les plus radioactifs issus du « retraitement » du combustible nucléaire. Sur de précédents transports contenant les mêmes matières, on pouvait détecter les radiations des conteneurs à plusieurs dizaines de mètres !», affirme Sortir du nucléaire dans un communiqué. «En dix heures à côté d’un emballage, on reçoit une dose équivalente à celle reçue lors d’une radio de l’abdomen», avait indiqué lundi à Cherbourg Paul Harding directeur général d’INS, filiale de la Nuclear Decommissioning Authority (NDA), un organisme gouvernemental britannique qui a confié à Areva la partie terrestre de ce transport en France.
«L’emballage utilisé, conforme aux normes de sûreté de l’Agence internationale de l’énergie atomique, est conçu pour assurer la protection des personnes et de l’environnement en toutes circonstances», selon Areva. Selon Greenpeace, c’est la première fois que l’usine de Sellafield renvoie des déchets européens dans leur pays d’origine. Le transport terrestre de déchets vitrifiés est en revanche relativement régulier. Areva a ainsi déjà renvoyé des déchets vitrifiés (mais retraités par son usine de Beaumont-Hague, dans la Manche) vers la Suisse en mars dernier.
Beaumont-Hague et Sellafied sont les seules usines de retraitement de déchets nucléaires au monde. Les volumes traités à Sellafield sont toutefois beaucoup plus modestes que ceux de l’usine de la Hague. D’autres renvois de déchets traités à Sellafield sont prévus dans les mois à venir, selon Greenpeace. Selon Areva, le retraitement permet de recycler les déchets nucléaires, ce que contestent les écologistes.
AFP/M.R.