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Un octogénaire jugé pour avoir aidé sa femme à mourir


"Ce qui m'importe, c'est que la loi change car la mort est un sujet qu'on n'ose pas aborder sereinement", a expliqué Jean Mercier, 87 ans. (Photo AFP)

Jean Mercier, 87 ans, jugé mardi à Saint-Étienne pour avoir aidé son épouse à mourir en 2011, n’a « pas de regrets » et réclame une loi digne de ce nom sur la fin de vie.

« Je n’ai pas de regrets, ce serait le cas si au contraire je ne l’avais pas fait » et « ce qui m’importe, c’est que la loi change car la mort est un sujet qu’on n’ose pas aborder sereinement », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse mardi matin avant l’audience.

« La moindre douleur lui devenait insupportable, j’ai fait semblant de ne pas comprendre la première fois en lui apportant les médicaments normaux », a-t-il raconté au sujet de son épouse. Josanne, 83 ans, souffrait de douleurs chroniques dues à l’arthrose depuis trois ans. Elle était également dépressive depuis 30 ans et avait fait plusieurs tentatives de suicide. Mari et femme s’étaient toujours promis de s’aider mutuellement à en finir, si leurs fins de vie respectives devenaient trop douloureuses.

Le 10 novembre 2011, Jean accepta d’aider Josanne à ingérer une quantité importante de médicaments et de lui apporter un verre d’eau, pour qu’elle les avale. Il avait attendu qu’elle décède pour appeler un médecin.

Ce mardi après-midi, Jean Mercier, qui souffre de la maladie de Parkinson et d’un cancer de la prostate, comparaît devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne. Il encourt cinq ans de prison et 100 000 euros d’amende, selon son avocat Me Mickaël Boulay qui va plaider la relaxe.

C’est un « geste d’amour », son client « a prêté assistance à un acte libéré d’une personne qui avait son libre arbitre », souligne le conseil. Jean Mercier, lui, « préfère être condamné ». « La relaxe me fait peur car le procureur ferait appel » et vu son âge et ses difficultés médicales, il craint de ne pouvoir y assister.

AFP/A.P

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