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Un G7 social pour « plus de justice dans la mondialisation »


La France assure la présidence du G7, axée sur la lutte contre les inégalités. (illustration AFP)

La France va plaider pour « plus de justice dans la mondialisation » lors du « G7 social » jeudi et vendredi à Paris, notamment par une intégration plus forte des normes de protection des travailleurs dans les programmes d’aide financière ou les traités commerciaux.

Dans le cadre de la présidence française du G7, axée sur la lutte contre les inégalités et qui se conclura par le sommet de Biarritz du 24 au 26 août, Muriel Pénicaud accueillera au ministère du Travail ses homologues des États-Unis, du Canada, du Japon, d’Allemagne, du Royaume-Uni et d’Italie ainsi que des représentants des grandes institutions et des partenaires sociaux.

Après un dîner jeudi soir, quatre thèmes sont à l’agenda vendredi : « Renforcer la coopération multilatérale pour plus de justice sociale », « soutenir l’accès universel à une protection sociale adaptée aux mutations du travail », « préparer les individus aux transformations numériques » et « assurer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

En dépit du peu d’appétence pour le multilatéralisme de certains participants, États-Unis en tête, la rue de Grenelle attend des « résultats concrets » de cette rencontre. Alors que l’Organisation internationale du travail (OIT) fête ses 100 ans, le principal objectif de Paris est d’obtenir que les programmes ou recommandations des organisations internationales (FMI, Banque mondiale, OMC, OCDE) prennent davantage en compte les droits des travailleurs et n’envoient pas des messages contradictoires aux pays les plus vulnérables.

Cela passerait par des rencontres annuelles de ces organisations « pour faire respecter les normes internationales du travail dans le commerce » et « veiller à ne pas dégrader la couverture sociale des travailleurs lors des programmes d’aide financière ».

Réguler les plateformes

« La plupart des accords commerciaux bilatéraux et régionaux disposent d’un chapitre sur le respect des normes sociales internationales, mais il n’y a pas de suivi comme pour les normes environnementales », explique l’entourage de Muriel Pénicaud.

En France, le ministère du Travail n’avait ainsi pas été associé au plan d’action sur l’application de l’accord de libre-échange UE-Canada (Ceta). Reste à savoir si l’intégration de ces normes sociales sur le commerce a « un caractère contraignant » ou « d’encouragement », souligne-t-on.

Pour la première fois, la Commission européenne a enclenché fin 2017 « une procédure de règlement des différends » contre la Corée du Sud, estimant que ce pays ne respectait pas le chapitre sur les droits des travailleurs de l’accord de libre-échange conclu entre les deux parties en 2011. Le traitement de ce contentieux permettra de juger de l’efficacité des mécanismes prévus dans ce type d’accord pour protéger les travailleurs.

Autre sujet de débat à ce G7, la régulation des plateformes numériques, entre ceux qui plaident pour une gouvernance internationale et ceux qui préfèrent s’en tenir à des chartes nationales de bonnes pratiques pour garantir des conditions de travail décentes à leurs travailleurs.

Enfin, la France veut mettre en avant la violence et le harcèlement dans le monde du travail à la veille de la Conférence internationale du travail, qui se réunit du 10 au 21 juin à Genève et doit se prononcer sur l’adoption d’une nouvelle convention de l’OIT sur ce thème.

LQ/AFP