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Un derby Metz-Nancy en demi-teinte (0-0)


La Horda Frenetik et Génération Grenat ont donné de la voix. Si les chants ont gagné en intensité en fin de match, ils n’ont pas permis de désigner un vainqueur. (Photo RL/Anthony Picoré)

Messins et Nancéiens n’ont pas pu s’affronter dans les tribunes. Et n’ont guère fait que batailler ferme sur la pelouse. Le spectacle, la très grosse ambiance d’antan et les buts attendront.

C’était censé avoir le goût du derby, mousser peut-être comme un derby, mais ça ne pouvait être finalement qu’un ersatz. En tout cas dans les tribunes et accessoirement aux abords du stade…

Les plus tranquilles parmi les supporters messins y ont peut-être trouvé leur compte, les CRS aussi. Une consolation. Et si le spectacle pouvait toutefois s’inviter à la fête, ce ne pouvait qu’être décemment sur la superbe pelouse de Saint-Symphorien.

Un derby sans provocations, sans insultes, sans échauffourées, la Lorraine n’en avait donc jamais vécu de toute son histoire. Parole d’anciens ! Mais comptez toujours sur l’imagination de la gente supportrice pour donner, en partie, le change.

Et puis si les supporters nancéiens n’ont pas pu subir leurs hôtes, leurs joueurs, eux, ont pu faire, un peu, office de souffre-douleur. A l’annonce des équipes, déjà, pour apprendre, dans le langage châtié habituel, que chaque Nancéien est forcément un enc… On ne vous fera pas de dessin.

Les jeunes demoiselles qui accompagnèrent les vingt-deux acteurs sur le terrain, avant le coup d’envoi, heureusement, étaient auparavant confinées sous les tribunes. Avec un peu de chance, elles n’auront rien entendu…

Le plus drôle, dans l’histoire, c’est qu’au pied de la tribune Est, la Horda Frenetik a pu déployer, durant toute la rencontre, une banderole assez surprenante. Une de ces banderoles censées être interdites… « La répression n’a pas de couleurs. Soutien à nos ennemis interdits ».

Ou comment se coltiner la Préfecture à moindres frais, tout en regrettant ostensiblement de n’avoir pas pu en découdre comme il y a deux ans ! Sans doute pour ne pas mettre d’huile sur le feu, les forces de l’ordre laissèrent le message en l’état.

Et le spectacle au fait ? A la pause, on le cherchait toujours… Les banderoles se succédaient dans cette même tribune Est, mais les occasions, elles, manquaient complètement à l’appel côté terrain. Pas de quoi s’enthousiasmer, vraiment. A 0-0, et une seule opportunité, celle d’Hadji en tout début de rencontre, c’était bien mal engagé !

« A chaque problème, sa solution ». Génération Grenat, côté Ouest, cette fois, avec un peu plus de délicatesse, avait donné le ton à sa façon, au coup d’envoi. Cette banderole-là disparut ensuite. Et sans doute la solution avec elle… Hélas ! Même si ce ne fut finalement pas faute d’essayer.

Les Messins, pour être honnête, poussèrent davantage en deuxième temps. Et les supporters avec eux. Mais les Nancéiens aussi ! Quelques rudes empoignades, des attaquants un peu plus entreprenants, il n’en fallut pas plus pour que les chants montent un peu plus fort dans le ciel grenat. Mais le chrono tournait, tournait…

Le 3-0 version 2013, présent dans toutes les mémoires, laissait place inexorablement à un 0-0 des familles. Et si l’ambiance finit par monter de plusieurs tons, si les chants de part et d’autre gagnèrent en intensité, si la bronca finit par tomber des gradins, quand Ngbakoto réclama un penalty, Saint-Symphorien en resta là. Sur sa faim. Mais avec un FC Metz toujours leader et invaincu. Et un honneur sauf.

Patrick Delahaye (Le Républicain Lorrain)