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Un bodyboardeur tué par un requin à La Réunion


TLe jeune homme a été attaqué alors qu'il pratiquait du bodyboard à Saint-André, sur la côte est de La Réunion. (photo AFP)

Un homme de 26 ans qui faisait du bodyboard dans une zone interdite à la baignade a été tué mardi matin par un requin à La Réunion, confrontée depuis plusieurs années à une série d’attaques de squales, malgré des mesures de protection.

Le jeune homme a été attaqué alors qu’il pratiquait du bodyboard à Saint-André, sur la côte est de La Réunion. Mordu à l’artère fémorale, il s’est littéralement vidé de son sang et était déjà décédé lorsqu’il a été hissé sur le rivage par les pompiers.

C’est la 20e attaque de requin depuis 2011. Huit de ces attaques ont été mortelles. Plus de la moitié concernent des surfeurs ou des bodyboardeurs.

« Cet accident est intervenu alors que les activités nautiques et de baignade étaient interdites dans cette zone », a rappelé mardi matin la préfecture de La Réunion dans un communiqué.

Après une recrudescence d’attaques de requins, la préfecture avait pris un arrêté en juillet 2013, interdisant « dans la bande des 300 mètres du littoral (…), sauf dans le lagon et dans les espaces aménagés et les zones surveillées définies par arrêté municipal, les activités les plus exposées au risque requin », a-t-elle insisté.

Située à l’embouchure d’une rivière, la zone est connue pour être dangereuse, comme l’ensemble du littoral est de l’île.

« La dangerosité du site était signalée par des panneaux d’interdiction de baignade et d’activités nautiques, mais ils ont été sciés au cours du week-end », a affirmé Marie-Lise Chane To, adjointe au maire de Saint-André.

En compagnie de quelques amis, le jeune homme était en pleine session de bodyboard lorsqu’il a été happé par un squale. Affolés, ses compagnons sont sortis de l’eau et ont alerté les secours.

« Juste après l’accident, des riverains ont indiqué qu’un groupe de jeunes venait faire du bodyboard depuis deux ou trois jours sur ce spot », a indiqué une source proche des forces de l’ordre.

« La procédure post-attaque telle que prévue dans le dispositif réunionnais de gestion du risque requins est activée. Ce dispositif prévoit la réalisation d’opérations de pêche ciblées aux alentours immédiats du lieu de l’attaque », a précisé la préfecture.

Pas de risque zéro

La victime, réunionnaise, n’avait pas d’enfant. Elle était consciente des risques, puisque jusqu’à l’année dernière elle était employée par la ligue de surf de La Réunion en tant que vigie requin dans le cadre de « Vigie requin renforcée ».

Il s’agit d' »un dispositif de surveillance permettant aux surfeurs licenciés de pratiquer leur sport dans des conditions optimales, même si le risque zéro n’existe pas », a précisé Eric Sparton, président de la ligue locale de surf.

La dernière attaque de requin remonte à août dernier. Un surfeur de 20 ans avait été attaqué au large de la plage de Boucan Canot (côte ouest de la Réunion), par un squale qui lui avait sectionné le bras droit et l’avait mordu sévèrement à la cheville droite. Il s’était baigné malgré l’interdiction décidée en raison de filets anti requins endommagés. Il avait pu être sauvé par un maître nageur sauveteur (MNS) qui s’était porté à son secours à bord d’un jet ski.

Cette nouvelle attaque intervient alors que les compétitions de surf, interrompues à cause des attaques de requins, avaient pu reprendre en février 2016 après cinq ans d’absence. Elles avaient été arrêtées après que le surfeur réunionnais Eric Dargent eut été happé par un requin qui lui avait arraché la jambe en 2011. Le surfeur, aujourd’hui âgé de 39 ans, a coinventé une prothèse, récemment commercialisée, avec laquelle il continue à vivre sa passion.

Cette « crise requin » a eu un fort impact sur l’activité surf dans l’île, d’où sont originaires de nombreux champions français.

Le Quotidien / AFP